mercredi, 10 mars 2021 17:20

Famille d'accueil de Madama : "On va se battre jusqu'au bout" (vidéo)

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Au lendemain de l'arrestation de Madama Diawara, transféré au centre de rétention administrative à Lyon, plus de 200 personnes se sont rassemblées au Puy-en-Velay. Les parents d'accueil du jeune Malien ont affiché leur colère et leur détermination.

Ils n'avaient pas préparé de discours mais à l'issue d'une journée de mardi éprouvante et d'une nuit blanche, Eric Durupt et Véronique de Marconnay ont parlé avec le coeur sur la place du Breuil au Puy-en-Velay face à la préfecture.

La peine maximale prononcée

Ils sont revenus sur cette journée à Gerzat, à la Police de l'air et des frontières. Dès leur arrivée, Madama a été placé en garde à vue et ses parents d'accueil entendus séparément. En soirée, ils ont appris que Madama avait été transféré sur décision du préfet de Haute-Loire au centre de rétention administrative à Lyon. "C'est une décision politique", estime Eric Durupt, parlant de "prison" au sujet de ce CRA.

Outre l'Ordre de quitter le territoire français (OQTF), Madama s'est vu signifier l'interdiction de tenter de revenir avant 24 mois. C'est la durée maximale. "C'est la pire peine qui pouvait être décidée", critique Eric Durupt.

"C'était un piège"

Véronique de Marconnay évoque "un piège tendu, un traquenard". "On se débarrasse d'un gentil garçon, aimable, travailleur. Madama n'est pas l'enfant de notre chair mais c'est l'enfant de notre coeur. Ce qu'on lui fait subir, c'est de l'acharnement."

Le couple d'enseignants, qui estime risquer des poursuites pénales, se dit "obstiné" et veut poursuivre le combat. Jeudi, ils doivent se rendre à Lyon et entendent déposer des recours pour empêcher l'expulsion définitive. "Madama, on ne l'abandonne pas. Il vit ici, il restera ici."

Christine Chevalier, porte-parole de Réseau éducation sans frontière (RESF 43) ajoute : "On est du côté de l'humanité. Eux (la préfecture), ils incarnent la maltraitance institutionnelle."

La position du préfet

Dans un communiqué de presse, le préfet de Haute-Loire affirme que "M. Diawara a, à deux reprises, fourni à l’administration de fausses pièces d’identité, ne permettant à ce stade ni de justifier de son âge exact, ni de sa prétendue minorité en septembre 2018, ni de son identité certaine. D’autre part, après examen attentif de sa situation, il ressort des éléments de son dossier que ses principales attaches familiales (sa mère notamment) demeurent au Mali et que rien ne fait obstacle à son retour dans son pays d’origine.".

Réaction d'Eric Durupt, le père d'accueil de Madama

Dernière modification le mercredi, 10 mars 2021 20:20

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