Jeudi après-midi, une petite dizaine de tentes ont été plantées sur la place du Breuil au Puy-en-Velay, devant le bâtiment de la préfecture de Haute-Loire.

Ces plantes incarnent tout le symbole des migrants en France, à l'image de Madama, ce jeune Malien qui espère toujours obtenir un titre de séjour. Accueilli depuis deux ans dans une famille à Loudes, il vient d'essuyer deux refus de régularisation de la préfecture, au motif qu'il aurait présenté des papiers d'état civil jugés faux.

Sa famille d'accueil et un comité de soutien continuent le combat et affichent leur détermination sur la place publique. Comme jeudi, les tentes devraient être de retour vendredi sur la place du Breuil. Eric Durupt poursuit sa grève de la faim. Il se contente d'eau et d'un bouillon, midi et soir. "La deuxième réponse négative a été un choc mais nous n'avons pas été vraiment surpris. C'est pareil depuis quelques semaines partout en France. Après treize jours de grève de la faim, je commence à fatiguer, je marche doucement."

Lors d'une rencontre furtive avec la directrice de cabinet, devant l'entrée de la préfecture, cet enseignant a lancé : "C'est à l'hôpital que vous viendrez me voir."

Lundi, Madama Diawara est convoqué devant la préfecture en prévision d'une aide au retour au Mali. Etape précédant une Obligation de quitter le territoire français (OQTF). "On va lui offrir un billet d'avion et des euros pour s'en débarrasser !"