mardi, 03 novembre 2020 21:21

Chasseurs, non chasseurs : deux poids, deux mesures face au confinement ?

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A la suite de l'annonce dimanche par le ministère de la Transition écologique que des "actions de régulation de la faune sauvage" pourraient être organisées sous le contrôle des préfets de chaque département, des réactions se font jour dénonçant un "confinement à géométrie variable".

Cette possibilité de chasser sera effective à l’issue de consultations avec les autorités préfectorales dans le cadre des Commissions départementales de la chasse et de la faune sauvages (CDCFS). Dans les jours qui viennent, département par département, seront choisies les espèces pouvant être tuées (et dans quelles quantités) par tir à l’affût ou lors de battues administratives. Cette possibilité sera ouverte au-delà du rayon d’un kilomètre autorisé pour prendre l'air au citoyen lambda.


ASPAS 43 réagit

Le représentant de Haute-Loire de l'Association pour la protection des animaux sauvages (ASPAS) a transmis ce communiqué dont voici l'essentiel : "Alors que l’on contraint tout un chacun à limiter ses activités à l’essentiel, que l’on interdit toutes les activités culturelles car considérées comme non vitales, voilà que le lobby de la chasse vient d’obtenir l’autorisation de sortir les fusils pour pratiquer la chasse pour la destruction des sangliers, cerfs, chevreuils, pigeons ramiers etc..."


La chasse plus essentielle que la culture ?

"C’est à croire que dans notre pays le loisir de tuer et faire souffrir les animaux sauvages est une forme de culture bien plus essentielle que celle distillée par les théâtres, les cinémas ou les libraires !"

"Certes ces actions de chasse devront être soumises à l’approbation préfectorale mais il n’est pas nécessaire d’être devin pour prédire que l’autorité préfectorale départementale va, une fois de plus, avaliser toutes les demandes émises par les chasseurs."


Le sanglier dans le viseur

Et de pointer le cas du sanglier : "Depuis des décennies les chasseurs jouent aux apprentis sorciers et aux pompiers pyromanes avec la faune sauvage. Ils ont croisé les sangliers avec des porcs domestiques, d’où une augmentation importante de leur prolificité, et leur attirance pour les cultures. Une politique d’agrainage par laquelle les sangliers sont nourris artificiellement toute l’année favorise là-aussi leur reproduction et leur fixation sur un territoire limité."


Indemnisation des dégâts, valeur vénale

"Certes les chasseurs paient pour indemniser les agriculteurs victimes de dégâts, mais c’est bien là la moindre des choses. Que représentent les quelques dizaines de millions d’euros qu’ils versent aux agriculteurs en comparaison de la valeur vénale des animaux abattus, qui sont consommés ou vendus? Cette valeur vénale est estimée à plus d’un milliard d’euros en se basant sur les tableaux de chasse réalisés et la valeur de chaque espèce selon les chiffres des tribunaux et de l’ex-ONCFS."

La politique des "petits arrangements"

"L’immense majorité de nos concitoyens qui ne pratique pas ce loisir morbide, et qui ne peut profiter librement de la nature en cette période de confinement, tout comme les petits commerçants contraints à la fermeture, ne peuvent comprendre cette politique des petits arrangements."

Infos plus

En complément d'informations, ceci paru sur le site de la Fédération des chasseurs de Haute-Loire le 6 novembre :" les modalités de régulation de certaines espèces susceptibles de commettre des dégâts, durant cette période de confinement, devraient être arrêtées par Monsieur Le Préfet de la Haute-Loire en début de semaine prochaine... Seraient concernés les cervidés (cerf et chevreuil) et le sanglier sous conditions très strictes et à compter probablement du 11 novembre 2020... La chasse reste donc suspendue en Haute-Loire pour l’instant."

A signaler encore que la préfecture de la Loire vient d'accorder le 7 novembre une dérogation au confinement pour les chasseurs du département. 

Dernière modification le samedi, 07 novembre 2020 21:41

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