Les entreprises mécaniciennes du territoire Loire/Haute-Loire restent volontaires même si elles vivent différemment la période actuelle. Chacune s'adapte à la nouvelle situation : intégrer les nouvelles mesures, faire évoluer dans l'urgence l'outil de production et la gestion des équipes dans le cadre de nouveaux marchés, ou au contraire adapter l'organisation à la baisse des commandes des donneurs d'ordres,... L'agilité est au coeur de l'actualité des entreprises !
Ainsi, CFL, Chaudronnerie Fine de la Loire, a su augmenter ses effectifs et adapter ses méthodes de travail, pour répondre rapidement à une demande soudaine accrue sur un produit de niche lié au Covid-19 : la fabrication de distributeurs de gel hydroalcoolique : "La force de nos PME, c'est résolument leur agilité !", explique Patrice Faivre-Duboz.
Chez Novaressort
Chez Novaressort, également, on est sur le pont : "Nous avons fait le choix de ne pas fermer, nous avons pu appliquer rapidement les règles gouvernementales grâce au partage des bonnes pratiques avec les membres de Mécaloire (une association regroupant des entreprises appartenant au secteur de la mécanique et de la métallurgie et des partenaires industriels de Saint-Etienne et sa région). Il est important pour nous sous-traitants de pouvoir répondre au plus tôt et d’occuper le terrain. Je pense que notre territoire est plus armé du fait la diversité et proximité des compétences", affirme Philippe Basson.
A Saint-Maurice-de-Lignon, AMV est dans la souplesse
AMV MECA, concepteur et fabricant d'outils coupants en Haute-Loire, se réinvente au quotidien : "Ce qui caractérise la période actuelle, c'est la souplesse et l'inventivité dont nous devons faire preuve au quotidien. Adapter le travail des équipes, mais aussi sortir du cadre pour trouver des solutions dans l'urgence. Nous avons par exemple fabriqué des outils coupants, pour la découpe de masques puis de prédécoupe de blouses pour le médical, en transformant des lames existantes. Cela permet de pallier les difficultés de chaine logistique dégradée et de répondre avec réactivité. Plus que jamais, le savoir-faire local prend tout son sens", constate Régis Duboys de Lavigerie.
D'autres entreprises de Haute-Loire font partie de ce réseau : A2I à Sainte-Sigolène, MJ Valorisation à Sainte-Sigolène, Massard à Bas-en-Basset, MDL Meca à Saint-Didier-en-Velay, RD Brun à Aurec-sur-Loire.
Mécaloire fait le lien
Mécaloire a mis en place des actions concrètes. Pour rompre l'isolement des dirigeants, les outils numériques (groupe de discussion Whatsapp et LinkedIn, petit-déjeuner hebdomadaire en visio) permettent aux adhérents de partager leurs préoccupations et d'échanger des bonnes pratiques.
Pour fournir des informations de qualité, au-delà des informations au fil de l'eau du début de crise, un espace d'informations concentrant tous les éléments utiles a été mis en ligne. Des webinaires sont également proposés pour apporter des réponses concrètes aux chefs d'entreprise : aspects juridiques RH, communication web, etc.
Des commandes groupées de masques
Ensuite, des actions concrètes ont pu voir le jour à la demande des adhérents, telles que l'achat groupé de masques ou de solutions de gel hydroalcoolique, ou encore des aides financières pour contribuer aux dépenses de conseil des experts comptables des entreprises.
Vincent Turines témoigne : "Nous pouvons partager régulièrement nos retours d'expérience, et nous recueillons des informations précises concernant les mesures administratives et financières, dont le chômage partiel. C'est utile et rassurant. Et très concrètement, en se regroupant via Mécaloire, nous avons pu acheter des équipements de protection en pleine pénurie. J'ai aussi pu bénéficier d'un accompagnement communication web."
Enfin, le plus important, est de préparer l'après crise.
Une reprise conditionnée aux grands donneurs d'ordres
Pascal Michaud, dirigeant de CEPM Industrie, souhaite que Mécaloire lance un appel aux donneurs d'ordres, au nom des PME qui, elles, sont présentes : "La reprise sera conditionnée par le redémarrage des grands donneurs d'ordres, ces grands groupes industriels français qui, avant-guerre, faisaient ruisseler de leur production le tissu productif français. Mais on constate que leurs décisions de placer leurs salariés, déjà en télétravail, en arrêt complet par des mesures de RTT, de congés payés ou de chômage partiel sont incohérentes. Ces mesures bloquent les circuits de décisions, les parcours de signatures nécessaires pour de nouveau irriguer l'économie de notre pays.