mercredi, 15 avril 2020 12:10

Bars, restaurants, hôtels : "Si rien n'est fait, 4 établissements sur 5 vont fermer"

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Le prolongement du confinement et les incertitudes autour des réouvertures pèsent sur le moral et les trésoreries des bars, restaurants et hôtels de la Haute-Loire qui mettent la pression sur les assurances, les banques et l'Etat pour leur permettre de rebondir. Sans quoi bon nombre pourraient faire faillite.

Après l'annonce brutale du Premier ministre obligeant tous les bars et restaurants à fermer le samedi 14 mars à minuit, l'allocution du président de la République lundi soir n'a pas rassuré les professionnels de l'hôtellerie et restaurant pour qui l'arrêt se prolongera au-delà du 11 mai.

"Il faut déclarer l’état de catastrophe naturelle sanitaire"

Depuis un mois, les patrons de bistrots et de restaurants réclament aux assurances "d’appliquer la perte d’exploitation prévue aux contrats" et au gouvernement de "déclarer l’état de catastrophe naturelle sanitaire" à travers un groupe sur Facebook ("Resto ensemble") qui a reçu l'assentiment de plusieurs chefs altiligériens.

Des pertes colossales sur les chiffres d'affaires

"C'est juste la catastrophe", affirme Guillaume Chazot, le patron du Bel'Ô au Chambon-sur-Lignon qui avait rouvert le 6 mars. "Les frigos étaient pleins, on venait de rentrer pour 15 ou 20 000 euros de vins. Il faut bien les payer les fournisseurs." Ses cinq salariés à l'année ont été mis au chômage technique. Le recrutement des saisonniers a été reporté. "J'ai fait des plats à emporter, on a reçu des soutiens de clients fidèles, d'amis. Mais c'est rien à côté de ce qu'on fait habituellement. Pour le week-end de Pâques, j'ai rentré 800 € cette année contre 27 000 € en 2019." D'autres chiffres paraissent inquiétants.

"Aidez-nous ou on va tous crever"

"A la fin avril, j'aurais perdu 200 000 € sur mon chiffre d'affaires, fin mai, ce sera 300 000 €, et fin juillet, 600 000 €", annonce l'hôtelier qui voit ses contrats avec les équipes professionnelles de foot mis entre parenthèses. "Tous les contrats, dont l'ASSE qui devait venir du 4 au 11 juillet, sont annulés pour l'heure. On passe des nuits blanches, c'est insupportable à vivre, on tourne en rond. Clairement, la profession est en danger. Si les assurances n'aident pas, 4 établissements sur 5 fermeront, c'est mathématique. On est tous sur le même bateau, du pizzaiolo aux trois macarons. Il va falloir nous aider ou on va tous crever. On a besoin d'une aide de l'Etat proportionnelle au choc de la fermeture brutale."

Un restaurateur lance une cagnotte en ligne

Rien qu'au Chambon-sur-Lignon, la reprise du bar Le Kachelofen a été stoppée.

Et Adrien Duplanil, le chef de l'Epicurien, un bar-restaurant sur la place principale du village, a lancé une cagnotte en ligne. Il n'avait pas d'autre choix. "Depuis la fermeture obligatoire le 14 mars, j'ai tenté de maintenir à flot mon affaire en faisant de la vente à emporter. Malheureusement, ceci s'est avéré insuffisant car je n'ai pu obtenir que 5 % de mon chiffre d'affaires mensuel. Je me retrouve donc avec des dettes de fournisseurs en plus du reste. J'aimerais grâce à cette collecte pouvoir payer les personnes grâce à qui je peux travailler en temps normal. Le Président m'oblige à fermer jusqu'à la mi-juillet, période qui me permettait de faire des réserves pour la basse saison hivernale. Si je veux garder mon entreprise, je n'ai d'autre recours que celui de faire appel à la bonté."

Dernière modification le mercredi, 15 avril 2020 14:40

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