Dernier rendez-vous à Yssingeaux, vendredi 23 août à la Chazelie (maison d'assemblée) à 20 heures dans le cadre des Estivales de Saussac pour une conférence sur un site archéologique majeur du Proche-Orient.
Guillaume Blanc, doctorant EPHE (Paris), membre de la mission syro-française de Ras Shamra-Ougarit, présentera ses travaux de recherche sur le site archéologique d'Ougarit.
Le tell de Ras Shamra fut découvert par une équipe française. Il est localisé sur la côte syrienne, à une dizaine de kilomètres au nord de la ville de Lattaquié, à 800 mètres à l'intérieur des terres. Grâce aux fouilles menées depuis 1929, on sait que le site a été habité dès le néolithique et jusqu'au Bronze Récent final. La dernière phase d'habitation reste la plus connue et les nombreux travaux témoignent d'une installation de type urbain. C'est à cette période qu'Ougarit est la capitale d'un royaume levantin aux marges de l'empire hittite.
Au carrefour des échanges
Il est au carrefour de nombreux échanges entre le monde égéen, la Mésopotamie et l'Egypte. Le site a livré une très importante documentation matérielle et textuelle (notamment un des premiers alphabets). La mission archéologique de Ras Shamra est ainsi l'une des plus anciennes fouilles françaises extra-métropolitaines qui poursuit ses activités. Les recherches menées par les membres de la Mission archéologique syro-française de Ras Shamra – Ougarit sont nombreuses et touchent à des champs disciplinaires très variés : archéologique, histoire, épigraphie, histoire des religions, économie, métrologie, iconographie, céramologie, archéozoologie, géographie, géophysique, architecture, études lithiques.
Un exposé de l'actualité de la recherche
A partir de corpus exhaustifs inédits et établis notamment avec les archives de la mission conservées au Collège de France à Paris, une étude typologique, iconographique et contextuelle des objets a été menée (ou en cours) pour mieux comprendre l'usage des objets. Ainsi, les rhytons, vases destinés à préparer des boissons pourraient avoir été utilisés lors de rites cultuels et/ou sociaux. Les lampes font actuellement l'objet de recherches en cours. La lumière, qu'elle soit naturelle ou artificielle, invite à de multiples interrogations. La démarche transversale d'étude et la confrontation de différents types de sources apporteront de nouveaux éléments pour mieux comprendre le rôle de la lumière et les valeurs accordées à celle-ci par les habitants d'Ougarit. Ces deux exemples pourraient ainsi illustrer le difficile travail pour une archéologie du geste, de l'immatériel.
Ce spécialiste de la question présentera un exposé de l'actualité de la recherche sur ce site archéologique majeur du Proche-Orient. Une conférence exceptionnelle à ne pas manquer.
Entrée : 6 euros par personne (10 euros pour un couple).