La vie d'Adèle Duportal s'est subitement arrêtée mercredi 12 juin à l'âge de 25 ans. Danseuse et chorégraphe, l'Yssingelaise était aussi très impliquée dans les combats féministes et enfantistes.
Adèle a refermé ses ailes et rejoint les étoiles. "La danse c’est cela : aussi beau et éphémère qu’une plume qui tombe...", disait-elle. Adèle s’est d’abord initiée à la danse classique et jazz en Haute-Loire, puis à la danse contact et improvisation avec Lisa Gimenez (Compagnie l’Art Sème). Elle a par la suite rencontré la danse contemporaine avec la chorégraphe de la Compagnie Gradiva : Fanette Chauvy à partir de 2012, avec notamment la participation au duo Dame de Pic et Cie (2014).
Adèle a ensuite élargi sa pratique à la danse voltige, au cirque, au BMC, à la danse baroque, aux barres flexibles, au théâtre... Elle s’est formée, en 2014-2015 au Conservatoire de Chalon-sur-Saône, puis au Centre de Formation de Danse desoblique, de 2015 à 2019.
A partir de là, la mairie d'Yssingeaux l'avait accompagnée dans ses créations artistiques, l'accueillant au théâtre en résidence pendant trois ans, autour des robes et de ses convictions naissantes qu'elle n'a eu de cesse de porter. De façon plus discrète mais tout aussi engagée, elle avait lancé des campagnes de collages, d'abord à Yssingeaux puis dans d'autres villages de Haute-Loire, dénonçant les féminicides, viols, et violences sexistes et sexuelles. Dans un récent message diffusé en fin d'année, on apprenait que ses combats étaient aussi liés à un drame personnel durant l'enfance. Sur ses réseaux sociaux, Femen a salué sa mémoire : "C’est l’inceste et le traumatisme que tu portais sur tes épaules pourtant toujours si droites et triomphantes en action, qui t’ont enlevée à la vie, qui t’a arrachée à nous."