Ce mardi, les enseignants du collège Jean-Monnet à Yssingeaux débrayent pour protester contre des actes répétés de racisme et de sexisme au sein de l'établissement. Ils souhaitent que "ces faits graves soient traités à la hauteur de leur gravité".
Cris de singe, propos déplacés, insultes. Au collège Jean-Monnet, depuis plusieurs mois, les faits s'ajoutent et les réponses ne satisfont pas les professeurs. La tension monte avec la direction et l'institution. Elle éclate au grand jour ce mardi avec une action de débrayage devant le collège public, visiblement bien suivie.
"C'est la honte pour nous"
L'an dernier, un enseignant avait subi des cris de singe en pleine classe. Cette année, un professeur du lycée était rentré dans la cour du collège après avoir entendu des cris de singe, qu'il estimait adressé à sa personne. Et jeudi dernier, à l'occasion de l'échange scolaire avec d'autres adolescents de la ville jumelle d'Ebersberg, des jeunes filles allemandes ont été prises à partie, insultées, victimes "de gestes déplacés", de remarques désobligeantes.
"Tous ces faits, c'est la honte pour nous", regrette un enseignant. Des discussions ont été ouvertes vendredi entre les profs, au lendemain des derniers faits de sexisme. Ils se confirment ce mardi avec le débrayage.
"Les réponses apportées ne nous conviennent pas"
"Les réponses apportées ne nous conviennent pas", reproche Julien Paintandre, délégué du syndicat SNES-FSU et enseignant au collège. "Sur l'irruption du collègue de lycée au collège, il aura une sanction administrative avec un blâme ou un avertissement. Il fait aussi l'objet de poursuites judiciaires. Mais il faut aussi reconnaître les faits de racisme. Sur les faits de sexisme de la semaine dernière, les élèves ont été identifiés et ils étaient toujours en classe vendredi. On estime qu'il y a un déni de réalité, des réponses légères par rapport à la gravité des faits."
Ce qu'en dit la principale du collège
Valérie Etéocle, principale du collège public, partage l'opposition "au sexisme et au racisme" formulée par les enseignants. "J'estime qu'il y a eu une réponse apportée dans chaque cas. Des sanctions ont été posées. Dès jeudi soir, on a réagi. On a demandé à un élève de rester chez lui pendant une semaine. On continue l'enquête pour établir les faits. Ce mardi soir, une réunion se tiendra avec les élus au conseil d'administration."
Concernant les cris de singe ayant entraîné l'irruption de l'enseignant dans la cour, "des cris de singe ont été effectués mais cela ne visait pas l'enseignant. L'élève à qui il s'en est pris n'était pas le bon et ce jeune le vit très mal. L'élève fautif a, lui, fait l'objet d'une exclusion de 8 jours pour des attitudes inappropriées. Il a été sanctionné. Mais dans tout ça, je crains les amalgames qui peuvent être faits."