Depuis lundi, les soignants sont en grève illimité à l'hôpital Jacques-Barrot d'Yssingeaux. Le personnel en détresse déplore les conditions de travail.
Modification des plannings, rappels sur les jours de repos pour faire face à l'abstentéisme : épuisées, les blouses blanches débordent de doléances à l'encontre de leur direction au centre hospitalier Jacques-Barrot à Yssingeaux. Alors, un préavis de grève a été déposé le 26 février, et mis à exécution ce lundi. Devant l'hôpital, on retrouve des personnels au repos, ou à la fin de leur service, alors que leurs collègues sont réquisitionnés et se montrent aux fenêtres.
La marge de manoeuvre de l'hôpital local
Amandine Rabeyrin, secrétaire départementale de la CGT santé, s'est exprimée devant les grévistes lundi : "Il faut des créations de postes et des recrutements pour renouer avec un fonctionnement nirmal qui garantissent à la fois sécurité et qualité des soins et des agents. L'amélioration des condtions de travail est un enjeu majeur pour l'avenir de nos professions. A cela s'ajoute la problématique de la non reconnaissance salariale. A Yssingeaux, si la question de l'augmentation du point d'indice et de la revalorisation des grilles et des salaires, les réponses ne peuvent venir que du gouvernement, localement la direction peut répondre aux revendications des agents."
"Les conditions sont catastrophiques et les salaires minables"
Marie-Agnès Suc, représentante CGT du personnel, ajoute : "On travaille à flux tendu. C'est un cercle vicieux : le personnel est épuisé, des agents sont absents et on rappelle les autres agents pour revenir sur leurs jours de repos. Et on nous fait culpabiliser si on refuse."
Les grévistes estiment "qu'il y a des besoins dans tous les services, en médecine, soins longue durée et Ehpad".
"Ils ont du mal à trouver des candidats mais c'est normal : les conditions sont catastrophiques et les salaires minables", estime Amandine Rabeyrin.
Les agents déplorent des retards de paiement de plusieurs semaines pour les primes dont ils bénéficient : prime chaussures de 32,77 €, et prime sercice qui correspond "à un petit 13e mois".
Ce qu'en dit la directrice de l'hôpital
Marion Odadjian a répondu à nos questions avant de recevoir une délégation de grévistes et de représentants syndicaux. Elle assure "partager les problèmes des salariés". "On aimerait créer davantage de postes et recruter mais on est bloqué au niveau financier. On l'a fait en juin 2023 en renforcant avec quatre infirmiers. On a aussi stagiairisé 27 personnes depuis 2022. Notre budget interim a explosé avec 300 000 € en 2023, mais ça a une limite."
La directrice de l'hôpital estime que le passage des infirmiers en journée de 12 heures a entraîné une hausse des candidatures, "cela permet un meilleur équilibre avec la vie personnelle. On souhaite aussi le faire pour les aide-soignants."
Le taux d'abstentéisme serait de 10 %, "conforme à la moyenne nationale".
Tout comme les syndicats, Marion Odadjian assure "rester ouverte au dialogue".