Samedi en fin d'après-midi, une trentaine de personnes avaient rallié le rez-de-chaussée de la mairie d'Yssingeaux pour se régaler d'un vieil exercice d'écolier : la dictée.
Dictée honnie ou adorée, selon ses facilités à enjamber les difficultés, l'exercice reste un pilier parfois fantasmé de l'apprentissage de la langue française.
A l'initiative de l'association Lire et écouter la Grenette, le rituel s'invite à l'automne pour le plaisir visible de participants, hommes et femmes, prompts à saisir le stylo pour coucher sur une feuille blanche les phrases lues avec l'application qui sied à la pratique par Valérie Demars.
La dictée retenue était extraite d'un roman de Gustave Droz "Monsieur, Madame et Bébé", un recueil qui a été un véritable best-seller des années 1870, traduit en cinq ou six langues.
Puis, sous la houlette rieuse de Catherine Liogier, chacun s'autocorrigeait, convenant que le texte restait d'accès facile, sans être parsemé de chausse-trappes pernicieuses et décourageantes.
Pour pimenter toutefois l'exercice, à l'issue de la correction, quelques mots étaient judicieusement jetés en pâture à une assistance visiblement gourmande de les malaxer pour en déjouer les pièges, avant de les coucher sur le papier.
On vous les livre volontiers : échauffourée, logorrhée, billevesée, rhododendron, en l'occurrence, dilemme, dithyrambique, coccyx, myrrhe et l'intriguant coruscant.