Un collégien de Jean-Monnet à Yssingeaux a été exclu juste avant les vacances. Il lui était reproché des menaces à l'encontre de la directrice Segpa. Pour la famille de l'adolescent, la sanction est disproportionnée et elle évoque en retour des faits d'harcèlement depuis un an. Ce que conteste la directrice de l'établissement.
"Ça va chauffer." C'est cette phrase, accompagnée d'un poing levé qui a valu à un collégien de 5e de passer devant le conseil de discipline du collège Jean-Monnet. Conseil de discipline qui a décidé "de façon tranchée" d'exclure définitivement le garçon de 13 ans, en classe de 5e.
Des messages reçus via Snapchat
La famille du collégien, domiciliée à Chamalières-sur-Loire, trouve la décision brutale et disproportionnée. Pour Jérémy et Jessica Rouvet, leur fils, qui a des soucis de santé, serait harcelé depuis la 6e. "On est allé voir plusieurs fois la directrice de Segpa. Notre fils a été frappé, bousculé dans la cour, on a relevé des traces de strangulation, de coups dans le dos. Il a reçu des messages insultants sur son téléphone via Snapchat."
"Il va au collège avec la boule au ventre"
Une plainte a été déposée il y quelques semaines suite à un nouvel épisode conflictuel. "Notre fils alerte et personne ne le croit. Alors quand il a de nouveau été pris à partie, alors qu'on avait rendez-vous l'après-midi, notre fils a pu s'emporter. Mais ce n'était pas vraiment une menace, plutôt un cri de déception parce qu'on refuse de le croire. Depuis un an, il va au collège avec la boule au ventre. On lui a fait présenter des excuses pour ces paroles. Et nous rappelons qu'il n'a jamais été collé auparavant, et voilà qu'on le renvoie directement. On parle de harcèlement depuis un an et ça ne bouge pas."
La famille, qui a reçu l'avis d'exclusion définitive mardi, dispose d'un délai de 8 jours pour contester. Ce qu'elle compte faire. Une lettre était prête à partir pour le rectorat. "On vit cette exclusion comme une double peine. C'est le harcelé qui est contraint à partir."
"Un échec pour l'équipe éducative"
Valérie Eteocle, principale du collège public d'Yssingeaux, estime qu'il ne s'agit pas de harcèlement pour cet élève. "On est engagé depuis deux ans dans le programme pHARe, un plan de prévention du harcèlement. On a essayé de travailler avec cet élève et sa famille. On tend la main mais ils ne la saisissent pas. Il y a régulièrement des rappels à l'ordre, cet élève invective, frappe ses camarades. Il est passé devant le conseil de discipline pour un fait bien précis : il a menacé la directrice de Segpa. Le conseil de discipline est souverain et le vote se fait à bulletins secrets. Le choix de l'exclusion définitive était tranché. Ce que je veux dire aussi, c'est qu'arriver à une exclusion marque toujours un échec pour l'équipe éducative."