Lundi matin, à Yssingeaux, Jean-Marc Salque a fait dans son jardin une belle découverte. Il s'agit d'une chenille Sphinx tête de mort. Assez rare dans la région.
Dans le potager, au milieu des haricots verts, une chenille. Mais pas n'importe quelle chenille : celle du papillon sphinx tête de mort (Acherontia atropos), mesurant 10 centimètres !
Ce lépidoptère, menacé par l'agriculture intensive, témoigne de la bonne qualité du potager.
Ces chenilles se distinguent par leurs V bleus dorsaux. Elles peuvent être de trois variétés chromatiques, dont celles observées sur ce remarquable spécimen ce lundi 17 juillet à Yssingeaux, jaune citron à jaune verdâtre avec sept stries latérales obliques bleues soulignées de blanc.
Très grosses, elles atteignent 15 cm de longueur. Elles consomment de juillet à octobre diverses solanacées, principalement le feuillage de la pomme de terre Elles s'enterrent pour se transformer en chrysalides dans le sol.
L'adulte présente une marque caractéristique rappelant la forme d'une tête de mort sur la partie dorsale du thorax densément couvert de poils, alors que les segments de son abdomen, tout aussi poilus, sont noirs et jaunes à la manière d'un gros frelon.
C'est le lépidoptère le plus lourd et le plus grand en Europe après le grand paon de nuit. Ce papillon migrateur hiberne dans le sud du bassin méditerranéen, migre au début de l'été en Europe. Mais il est devenu très rare dans les zones urbanisées ou d'agriculture intensive.
Les cinéphiles se souviennent que ce papillon a eu les honneurs des salles obscures avec le film américain "Le Silence des agneaux" de Jonathan Demme de 1991, ou encore "Un Chien andalou" de Bunuel sorti en 1929.