Anne-Céline et Franck Gire utilisent leur propre moulin électrique pour fabriquer de la farine issue de leurs céréales. Cet outil a été entièrement réalisé grâce à l'appui d'étudiants et d'artisans locaux.
Sept étudiants en génie mécanique de Lyon ont apporté leur contribution à ce projet porté par Céline Gire, agricultrice à "La Chambertière" à Lapte et son mari Franck, ingénieur et agriculteur en activité secondaire.
Un moulin novateur conçu par deux frères du Tarn
Après avoir analysé deux solutions entre la réfection d'un vieux moulin d'une minoterie et la fabrication complète d'un moulin, les étudiants ont choisi de partir d'une feuille blanche, en s'appuyant sur le moulin des frères Astrié dans le Tarn. André et Pierre, paysans-mécaniciens, soucieux de fabriquer une farine de qualité à l'échelle de leur ferme, ont conçu un moulin à farine à meule de pierre.
Alors que la plupart des moulins obligent de passer les graines de céréales à plusieurs reprises, leur procédé se fait en un seul passage. La solution : la pierre de granit du Tarn d'une part et le réglage manuel de l'espace entre les deux meules, la dormante qui reste fixe, et la meule supérieure tournante.
"On arrive à produire 15 kg à l'heure", signale Franck Gire.
Des artisans locaux pour la fabrication
Pour concevoir ce moulin et la bluterie, le Laptois s'est appuyé sur des connaissances et des savoir-faire locaux : Patrick Sarda a taillé la pierre de granit du Sidobre. Michel Durand, paysan-boulanger à Bigorre, s'est formé auprès des frères Astrié et en a fabriqué trois. Il a donné ses conseils pour la fabrication.
La chaudronnerie a été confiée à l'entreprise Fayolle d'Yssingeaux. Le bois de hêtre a été travaillé par Eric et Guy Aulagnier.
Ce moulin est alimenté en direct par l'électricité produite par des panneaux photovoltaïques d'une puissance de 9 kWc. "On produit notre farine T65 et T80 avec du blé, du seigle, du petit et grand épeautre et du sarrasin", détaille Franck Gire.
Démonstration du moulin Astrié