Franck Fabry aux éditions L’Harmattan poursuit son exploration historique d’un territoire qui lui est cher, dont il maîtrise les subtilités, avec deux ouvrages consacrés à la Russie dans l’Europe du XVIIIe siècle.
Après « Aux origines de l’autocratie russe » publié en 2020, l’Yssingelais a poursuivi ses recherches pour éclairer le grand public sur un acteur de poids de la géopolitique internationale, à travers deux documents « L’Etat russe dans l’Europe du XVIIIe siècle » et « La société russe dans l’Europe du XVIIIe siècle », parus chez L’Harmattan ce printemps.
A l’heure où l’Europe est durablement ébranlée dans ses certitudes par la guerre menée en Ukraine, au moment où le monde a assisté, sidéré, à la rébellion du groupe Wagner, plonger dans les livres de Franck Fabry peut s’avérer un bon plan pour tenter de mieux comprendre ce qui se joue dans ce vaste pays.
Tome 1 L’Etat russe dans l’Europe du XVIIIe siècle
Au XVIIIe siècle, la vieille Russie moscovite se transforme en un gigantesque empire multiethnique s'étendant désormais sur trois continents. L'extension territoriale du pays est alors phénoménale. La puissance slave dirigée par Pierre Ier s'étend au nord sur des terres jusque-là suédoises. La nouvelle capitale de l'empire y est bientôt édifiée, Saint-Pétersbourg. A l'ouest, les tsars mettent la main sur de vastes contrées appartenant à une Pologne agonisante. Au sud, la pénétration russe dans le Caucase se confirme mais surtout les troupes russes s'imposent face aux armées turques et tatares. Catherine II se rend alors maître de toutes les provinces situées sur les rives septentrionales de la mer Noire. Cette prodigieuse extension finit même par déborder au continent américain : la lointaine Alaska devient un territoire russe.
244 pages 28 euros
Tome 2 La société russe dans l’Europe du XVIIIe siècle
Devenue l'une des premières puissances militaires européennes, la Russie restera paradoxalement un nain économique recroquevillé autour de l'institution du servage. Politiquement, le système autocratique ne cessera de se renforcer, ce qui n'empêchera pas d'immenses révoltes de soulever le pays à plusieurs reprises. Durant ce XVIIIe siècle, l'Eglise orthodoxe deviendra une institution rattachée à l'Etat. Elle verra ses biens lui être confisqués. L'expression littéraire et artistique, qui connaissait alors en Occident un développement extraordinaire, sera réduite en Russie à sa plus simple expression. Ce sera donc un paradoxe remarquable que de voir Voltaire, notamment, se prendre de passion pour ce modèle politique. L'humaniste habité par la foi en la raison et la liberté d'opinion allait devenir un indéfectible soutien de l'Etat autocratique russe, le système politique pourtant le plus brutal, le plus hostile à toute réforme et le plus éloigné, dans les faits, de l'Europe des Lumières.
196 pages 23 euros