dimanche, 05 février 2017 14:46

Ciné Grenette : une soirée débat enrichissante autour de "La Sociale" sur l'histoire de la Sécu

Guy Audibert, professeur à l'Ecole nationale supérieure de Sécurité sociale de Saint-Etienne animait les échanges avec Yves Béal, président de l'association Cinéma m'était conté.|Le débat a été nourri. Ici le docteur Communal, médecin retraité de santé publique intervient. Photo Lucien Soyere.||| Guy Audibert, professeur à l'Ecole nationale supérieure de Sécurité sociale de Saint-Etienne animait les échanges avec Yves Béal, président de l'association Cinéma m'était conté.|Le débat a été nourri. Ici le docteur Communal, médecin retraité de santé publique intervient. Photo Lucien Soyere.||| Photo La Commère 43|Photo Lucien Soyere|||

Une bonne soixantaine de spectateurs avaient choisi samedi soir de répondre à l'invitation du cinéma municipal et de l'association Cinéma m'était conté pour suivre "La Sociale", un documentaire de Gilles Perret. Guy Audibert, professeur à l'Ecole nationale supérieure de Sécurité sociale de Saint-Etienne, a animé avec pertinence les échanges fournis qui ont suivi.

La Sécurité sociale, un thème rébarbatif me direz-vous? Et bien pas du tout. L'histoire de cette vénérable institution, au centre d'enjeux de société cruciaux encore (et sans doute plus que jamais) aujourd'hui, se découvre avec un vrai plaisir.

Dans "La Sociale", on comprend comment est née cette "Sécu" qui a concouru à l'augmentation de l'espérance de vie, la diminution drastique de la mortalité infantile dans l'immédiate après-guerre.

Et dont bénéficient actuellement 66 millions de Français sans qu'ils aient conscience des combats qui ont été menés pour concevoir cette protection sociale exemplaire. Sans encore qu'ils soient capables de citer les noms des hommes qui ont donné corps à cette utopie toujours en marche.

Ambroise Croizat

Avec "La Sociale", on reste pantois sur le sort mémoriel qui a été fait à Ambroise Croizat, le père de la Sécu (1901-1951). On imagine que ce député communiste élu en 1936, ouvrier métallo, militant CGT, ministre du Travail et de la Sécurité sociale de 1945 à 1947, ne présentait pas les caractéristiques seyant à la mémoire collective officielle. On est saisi pourtant de sa popularité alors, attestée notamment par l'impressionnant cortège qui a accompagné ses obsèques en 1951, à Paris. Un sacré type.

Jolfred Frégonara

On ressort de cette projection les yeux embués d'émotion au souvenir de Jolfred Frégonara, militant CGT chargé de la mise en place des caisses de Sécurité sociale en 1946 en Haute-Savoie. A 96 ans, le bonhomme crève l'écran. Sa force de conviction intacte requinque. On rêve de voir se multiplier les personnalités de cette trempe.

Parmi les multiples témoins qui traversent le documentaire, citons encore Anne Gervais, médecin hépatologue, exerçant à l'hôpital Bichat (Paris). Ses explications sur les dérives actuelles du système français de santé et la main mise par les laboratoires pharmaceutiques sont limpides et édifiantes.

100 00 spectateurs

Le film a dépassé la barre des 100 000 spectateurs, un fort joli score pour un documentaire. Faut-il y lire un sursaut citoyen à l'heure où les programmes de certains candidats à l'élection présidentielle font froid dans le dos ?

En toute hypothèse, ce documentaire remet les pendules à l'heure en faisant valoir qu'il faut cesser d’appréhender la Sécurité sociale comme un coût alors qu’elle est un élément essentiel de la cohésion sociale et du mieux vivre ensemble.

"La Sociale" de Gilles Perret est visible au ciné-Grenette à Yssingeaux lundi 6 février à 20 h 30.

Dernière modification le dimanche, 05 février 2017 16:32

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