L'AAPPMA du Val d'Ance prépare la nouvelle saison de pêche avec anxiété face à la sécheresse 2022, le manque d'eau 2023 et les pollutions à répétition.
Le plan d’eau de Chazelles à Saint-André-de-Chalencon a subi des pertes importantes puisque des perches, des poissons blancs et des carpes de belle taille ont péri.
Quant à l’Ance, elle a toujours conservé du débit, faible, mais qui lui a permis de passer la période de sécheresse sans trop de dégât. "Nous n’avons pas eu a intervenir pour sauver des poissons et pas eu non plus de signalement de mortalité", indique le président de l'AAPPMA du Val d'Ance, Marcel Quiblier.
Des conséquences sur le long terme
"A ce jour, nos rivières, lacs, barrages et plans d’eau n’ont pas retrouvé leur niveau d’avant la sécheresse et cela est inquiétant pour ce début d’année 2023, la pluie se faisant attendre. Cette année 2022 restera dans les mémoires et nous en subirons les conséquences encore longtemps car même si les cours d’eau semblent avoir repris un peu de débit, la situation reste fragile et il faudra du temps (et beaucoup d’eau) aux cours d’eau pour retrouver une vie aquatique normale afin que les espèces puissent à nouveau se développer."
Des pollutions récurrentes
Les pêcheurs de Retournac constatent des pollutions récurrentes au niveau de la rue des Berges. "Le réglage des tôles du déversoir d’orage par Véolia a amélioré la fréquence des rejets mais 2022 n’est pas à inscrire dans les années où la pluviométrie a battu des records."
D’autres points de pollution sont en cours d’identification et de localisation : en amont de la base du Moulin, au bas de Cosy Camp, sur le ruisseau de la plaine du Cortial (déversement sauvage)… Un déversoir d’orage a été aussi modifié au niveau de la pompe de relevage chemin du Trignadour. Il est à surveiller. "Une nouvelle pollution a été constatée récemment au bas de Propyplast. Véolia a été alerté ainsi que la mairie. Deux problèmes existent : un déversoir d’orage est très limite mais non réglable, et on retrouve des billes blanches, Véolia doit faire un courrier à Propyplast."
Qualité de l'eau de la Loire
"Il serait intéressant de voir comment évolue la qualité de l’eau de la Loire du Puy jusqu’à Aurec afin de pouvoir cibler des points de dégradation avec la poursuite de l’identification et la localisation des points visibles de rejets dans la Loire", suggère Marcel Quiblier.
Il semblerait que la vie aquatique s’éteigne lentement : plus d’insectes, certains poissons se raréfient tel que le gardon, la perche, la truite… Par contre, le silure s'impose : "Quel avenir pour ce poisson et son environnement dans la Loire ? La présence a été avérée par des pêcheurs particulièrement à "Changues". On peut supposer qu’ils sont présents en amont et en aval de ce secteur."
Autre point souligné par l'AAPPMA : l’ensablement du barrage de Passouira "qui est une bombe à retardement".
Des poissons qui grossissent peu dans l'Ance
"D’autre part, sur l’Ance, un projet d’arasement du seuil du « Plot », obstacle à la continuité écologique, est contesté et ne verra peut-être pas le jour. Ce seuil fait obstacle à la remontée des géniteurs. La qualité de l’eau de l’Ance pose aussi des questions. Les poissons sont présents mais grossissent peu et les ombres disparaissent. Les résultats sur des analyses sur les truites prélevées en août pourront peut-être nous aider."