La grève au sein de l'entreprise Sevarome d'yssingeaux est au point mort. Depuis lundi, aucun échange n'a eu lieu entre la direction et la quinzaine de grévistes.
Le dernier contact entre le directeur et les grévistes remonte à lundi après-midi. L'échange, en visio-conférence, a tourné court. Antoine Gambart, le directeur général, présent sur le site de Bondoufle (Essonne), s'est montré inflexible. "L'entreprise d'Yssingeaux fait partie d'un groupe et cela appelle de l'harmonisation entre les différents sites. Les salariés d'Yssingeaux ont bénéficié d'avantages grâce au groupe, des primes, une amélioration de la mutuelle. Et pendant le Covid, Yssingeaux a perdu 30 à 35 % de son chiffre d'affaires. Sans le groupe, il aurait pu couler."
Une entreprise créée en 1964
Le directeur industriel était en route ce mercredi pour aller à la rencontre des salariés grévistes. Une quinzaine d'ouvriers sont en grève sur les 32 que compte le site d'Yssingeaux. "La production continue", assure le directeur qui rappelle que Sevarome est une marque et non le nom de l'entreprise.
Créée en 1964, l'entreprise spécialisée dans les colorants et arômes alimentaires a été rachetée en 2001 par le groupe agro-alimentaire Nactis, lui-même racheté en 2021 par un groupe italien, Aromata.
Les salariés attachés à leur organisation du travail
La direction a annoncé son souhait de revoir l'organisation du travail à Yssingeaux qui s'appuie depuis vingt ans sur un rythme alterné de semaines de 35 et 39 heures avec 3,5 heures de RTT. La direction veut supprimer les RTT et passer les semaines longues de 39 à 38 heures. "Sur les autres sites, ils travaillent du matin ou en 2X8. Nous, on est en journée. De quelle harmonisation nous parle-t-on ?", s'interroge un ouvrier.
Les grévistes demandent le maintien de l'organisation du travail et une revalorisation des salaires. "On n'est pas gourmand. On a eu 3 % et encore pas pour tout le monde. On verra ce que la direction nous propose. On a pour l'instant à faire à un mur. Le directeur refuse tout dialogue, c'est un manque de considération. Notre mouvement peut faire effet boule de neige pour une autre usine en Alsace", indique le délégué du personnel.