Depuis lundi, l'atelier de production de l'entreprise Sevarome du groupe Nactis Flavours, à Yssingeaux est en grève : « Le but général de cette grève est la conservation des acquis des ouvriers ».
Sevarome existe depuis 1964 sous l'égide de Pierre Paillon et son fils Jean. L'entreprise yssingelaise, que l’on voit le long de la RN88 est bien connue dans le monde de la pâtisserie pour sa spécialité : les colorants et arômes alimentaires, d’origine naturelle ou artificielle.
Une entreprise familiale rachetée
Il fut même une époque où des wagons entiers arrivaient d’Italie en gare de Retournac pour fabriquer de l’arôme et une des petites fiertés de l’entreprise c’est d’avoir fourni le colorant vert qui a été utilisé pour la cuve de chewing-gum du film Rabbi Jacob.
En 2001, une première étape a été franchie quand le groupe agro-alimentaire Nactis a racheté l’entreprise familiale. Peu de changements s’ensuivent pour les salariés, et plutôt dans le bon sens, surtout à travers la mise en place d’un treizième mois. Et en 2021, le groupe Nactis a à son tour intégré à un groupe italien, Aromata.
Une organisation du travail discutée
Depuis lundi, une quinzaine de salariés de la production ont décidé de stopper le travail pour contester la dernière menace : l’organisation du travail issue d’un accord de 2001. Au lieu d’une organisation en cycle 32 heures/39 heures avec 3,5 heures de RTT, la direction veut supprimer les RTT et passer les semaines longues de 39 à 38 heures. A Yssingeaux, c'est la goutte d’eau qui fait déborder le vase.
Ayant des contacts avec les délégués Force Ouvrière de l’établissement de Furdenheim, ils ont donc demandé à l’union départementale FO de Haute-Loire son soutien.
Un contact depuis lundi
Une viso-conférence a eu lieu lundi avec le directeur depuis Bondoufle (Essonne) qui s’est montré inflexible. Depuis, aucun contact n'a eu lieu entre les salariés et la direction pour discuter. La grève, entrepris lundi, continue donc mercredi comme l’ont décidé les grévistes qui représentent 90 % de l’atelier de production.
Ce qu'ils réclament
Les grévistes argumentent : "Le but général de cette grève est la conservation des acquis des ouvriers. Ce n’est que le deuxième mouvement de grève en plus d’un demi-siècle d’existence. Depuis le rachat du groupe Nactis par un grand groupe italien, il y a près de 3 ans, on voit les avantages acquis au cours de plusieurs décennies menacés. Il y a quelques mois, la direction a bien failli réussir d’imposer l’annualisation du temps de travail, ce qui est une méthode largement désavantageuse et sans considération pour la qualité de vie des ouvriers. La crainte d’être spoliés de plus en plus a donc déclenché cette réaction. On réclame le maintien de l’organisation du temps de travail qui a fait ses preuves depuis plus de 20 ans. Dans un contexte d’inflation, on demande également une revalorisation salariale pour faire face dignement au coût de la vie."