Deux semaines après un acte de malveillance sur une ferme à Saint-Maurice-de-Lignon, la moitié d'un troupeau de vaches a dû être euthanasiée ou abattue. Sans compter les avortements et les pertes de rendement de ces vaches laitières. Les agriculteurs sont au bord de tout arrêter.

Lors de notre premier article sur cette intoxication, une vache montbéliarde avait été euthanasiée. Et trois autres, sous perfusion, étaient en sursis. Depuis, la situation a empiré au GAEC du Lac à Saint-Maurice-de-Lignon. Quatre vaches ont été euthanasiées. Et 23 autres ont été envoyées à l'abattoir. Il ne reste aujourd'hui que 24 vaches sur un troupeau initial de 50.

15 jours cruciaux

A cela s'ajoutent les avortements, "douze ou treize", selon l'agriculteur et la perte de production en lait. "On est passé de 24 kilo par vache à 18. Financièrement, ce n'est plus possible. Les charges restent les mêmes et on a divisé nos revenus de lait par trois", se désole Jérôme Richaud, qui tient cette ferme avec sa femme Angélique. Le syndicat FDSEA a pris contact mercredi pour tenter d'appuyer leur dossier et de faire bouger les lignes.

Mais l'éleveur se sent seul. Pas d'enquête de gendarmerie car pas de plainte possible en raison de l'absence d'effraction, pas de prise en charge par les assurances. "Il nous reste 15 jours à tenir si rien ne bouge. On ne va pas s'endetter davantage."

Un acte pour nuire aux agriculteurs ?

Jérôme Richaud reste sûr et certain qu'il s'agit d'un acte de malveillance dont l'objectif est de nuire aux agriculteurs. "On veut nous faire arrêter."

Alors qu'ils étaient à Paris sur le Salon de l'agriculture, le parc de clôture des vaches a été ouvert et l'accès à des aliments facilité. Le silo de tourteau de soja et colza a été ouvert en grand. Les céréales d'orge, stockés sous des bâches, ont été mises en libre-service. Les vaches ont mangé jusqu'à s'en rendre malade.

Une cagnotte en ligne a été ouverte par des amis du couple : https://www.leetchi.com/c/sos-gaec-du-lac