A quelques jours de la grande ouverture, le pêcheur s'apprête activement à la préparation matérielle et mentale de ce jour si symbolique. Le retour sur les berges est toujours synonyme de renaissance et se conjugue avec des plaisirs que seuls les adeptes de la canne à pêche peuvent ressentir.

Au Club mouche Tence Lignon Velay, il est l'heure de faire éclore les jeunes pousses qui piaffent d'impatience de fouler les galets et les plages des rivières. De toute cette saison hivernale à monter patiemment et méticuleusement de belles mouches artificielles, il est temps désormais d'apprendre à les poser le plus délicatement, ou en tous cas le plus adroitement possible, au-devant du museau des truites. C'est ce que les petits mousquetaires ont entrepris pendant deux jeudis au gymnase de Grazac.

Sous la férule des membres chevronnés du club, Elias, Sacha, Vincent et Théo ont pris en main ce matériel si spécifique : une canne qui ressemble à un fouet, une soie fine mais dense, un bas de ligne décroissant. Ainsi, ils ont effectué leurs premiers lancers : bien campés sur leurs appuis, bras légèrement ouvert, poignet ferme, ils ont répété leurs gammes. Arraché arrière progressif, blocage, posé avant, blocage.

Peu à peu, la soie a pris possession de l'espace et le toupet de laine figurant la mouche s'est posé, bien en ligne, à une douzaine de mètres, dans les cerceaux simulant la cible.  

Ceci n'est qu'une infime partie de travail. Plus tard, il faudra aussi apprendre à gérer tout ceci au bord de l'eau, là où les courants, le vent, le soleil et les branches feront un maximum de petites misères à ces quatre mousquetaires.