Dans la nuit de lundi à mardi, la clôture électrique d'un troupeau de vaches a été ouverte et l'accès à des aliments facilité à "Cublaise" à Saint-Maurice-de-Lignon. Une vache a dû être euthanasiée et trois autres laitières sont très mal en point. Les agriculteurs sont effondrés et en colère.
Angélique et Jérôme Richaud étaient tout heureux de partir quelques jours. Première fois à Paris. Première fois au Salon de l'agriculture. Mais le couple d'éleveurs, installés depuis 2018 à "Cublaise" à Saint-Maurice-de-Lignon, a dû rentrer en urgence en Haute-Loire.
Le troupeau lâché, et guidé vers la nourriture en libre-service
Mardi à 5 h 30, l'ouvrier du service de remplacement a découvert le troupeau à l'extérieur de leur enclos. La clôture était ouverte, le silo de tourteau de soja et colza a été ouvert en grand. Les céréales d'orge, stockés sous des bâches, elles-mêmes retenues par des gros pneus, ont été rendues accessibles. Les vaches se sont goinfrées. "Pour elles, c'est comme des bonbons", compare Angélique Richaud.
Un système digestif atteint
Parce qu'ils ont déjà subi des dégradations et des vols, les agriculteurs avaient installé des caméras. Mais elles ont été coupées à partir de 2 heures. "Il faut connaître notre ferme pour savoir comment couper l'électricité. On se sent directement visés", assurent les agriculteurs qui vivent au chevet de leur troupeau depuis deux jours.
Sur les 40 vaches, une quinzaine sont davantage touchées. "Elles sont mises uniquement au foin, on leur donne de l'eau et du bicarbonate. L'objectif est de leur faire éliminer ce qu'elles ont ingurgité en grandes quantités, leur faire nettoyer le système digestif. On a dû faire euthanasier une vache jeudi matin. Trois autres sont sous perfusion. Si vendredi, elles ne se relèvent pas, elles connaîtront le même sort. On n'élève pas des animaux pour finir comme ça."
Les vaches touchées, les agriculteurs aussi
Entre les frais vétérinaires, la perte financière des vaches en pleine lactation et l'impact sur la santé mentale du troupeau, le couple se dit moralement et physiquement atteint. "On a déposé une main courante mais pas de plainte puisqu'il n'y a pas eu d'effraction."