vendredi, 28 janvier 2022 17:24

La famille de Lauriane Amaglio a gagné : « Ma fille est morte en pompier »

Crédit DR|La famille de Lauriane à Yssingeaux en juin 2021|| Crédit DR|La famille de Lauriane à Yssingeaux en juin 2021|| |||

La famille de Lauriane Amaglio, qui s'est suicidée en 2016, a obtenu ce qu'elle voulait : la reconnaissance par le SDIS du Maine-et-Loire, où la jeune femme de Grazac se trouvait, que sa mort est liée à son métier de pompier. Un arrêté officiel vient d'être pris en ce sens à Angers.

Morte aux feux. Le décès de Lauriane Amaglio, le 20 avril 2016, est officiellement imputable au service. C'est écrit noir sur blanc. Quand Evelyne Amaglio a reçu le courrier, le 22 janvier, des larmes ont évidemment coulé ses les joues de la maman. Cela signe la fin d'un combat de six années. Six années durant lesquelles la famille a voulu que le Service départemental d'incendie et de secours (SDIS) du Maine-et-Loire reconnaisse sa responsabilité.

Un arrêté signé le 19 janvier 2022

En juin 2021, le tribunal administratif de Nantes avait donné gain de cause à la famille de la jeune Grazacoise de 23 ans. Le SDIS avait ensuite indiqué qu'il ne ferait pas appel. Et le 19 janvier 2022, la présidente du conseil d'administration du SDIS a signé un arrêté reconnaissant le lien entre la mort volontaire de Lauriane et les pompiers. Arrêté qui a été envoyé en Haute-Loire à la famille de Lauriane.

25 000 € de frais engagés

"Lauriane est morte en pompier", résume aujourd'hui Evelyne alors que la famille a aujourd'hui dépensé 25 000 euros en frais divers pour défendre cette cause. "Cette reconnaissance, c'est tout ce qu'on attendait. Ça rend tous les honneurs à ma fille. On a envie aujourd'hui qu'une paix s'installe. L'indemnisation, c'est un sujet tabou, c'est l'avocat qui le gère car pour moi, une mort ne se quantifie pas en argent."

La famille et le syndicat CGT unis

La famille Amaglio et le syndicat CGT ont oeuvré main dans la main dans ce combat. "Cela faisait 6 ans qu'on se heurtait à un mur de silence. Notre combat pour Lauriane est terminé et on n'aurait pas pu le mener sans la volonté de la famille. Ce serait bien désormais, de façon symbolique, qu'une salle porte le nom de Lauriane au SDIS à Angers", évoque Sébastien Delavoux, secrétaire général de la CGT SDIS 49 et porte-parole au niveau national à la CGT SDIS.

Une lettre d'explication laissée derrière elle

Lauriane Amaglio avait mis fin à ses jours sur son lieu de formation à Angers. Elle venait d'être exclue de la formation pour devenir officiellement pompier professionnel. Le SDIS du Maine-et-Loire s'était appuyé sur un certificat médical authentique mais falsifié par la jeune femme au sujet d'une blessure bien réelle à une cuisse. Elle avait obtenu un premier certificat médical et avait prolongé la durée de validité pour la fournir à ses supérieurs.

Le 20 avril 2016, elle mettait fin à ses jours, laissant une lettre d'explication, une famille sous le choc et des collègues pompiers remontés contre leur hiérarchie.

Le tribunal avait déjuger le SDIS

Dans sa décision rendue mercredi 16 juin 2021, le tribunal administratif estimait : "Le geste suicidaire de Lauriane Amaglio, survenu sur le lieu du service doit être regardé, alors même qu’il n’est pas survenu dans le temps de service, comme se rattachant directement à son environnement professionnel et présente un lien direct avec le service. [...] En refusant de reconnaître l’imputabilité au service du suicide de Lauriane Amaglio, le président du conseil d’administration du SDIS de Maine-et-Loire a commis une erreur d’appréciation."

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