Une rencontre entre les commerçants et les élus mardi soir a permis de faire le point sur les aménagements du coeur de ville. Un échange constructif où de nombreux sujets ont été évoqués, du marché du jeudi au stationnement en passant par les doléances individuelles des commerçants.
La parole est libérée. Dans un esprit visiblement apaisé mais constructif, commerçants et élus ont échangé pendant une bonne heure mardi soir, développant leurs points de vue sur l'organisation du coeur de ville et des travaux qui restent à réaliser. A la table, Bernard Gallot est entouré d'élus de sa majorité municipale et de Pierre Archer, directeur des services techniques.
Dans l'assistance, de nombreuses chaises restent vides mais la plupart des commerçants du coeur de ville ont pris la peine de venir. On retrouve les professionnels de la place Carnot, rue Notre-Dame, place du Marché, rue Saint-Antoine, place du Prieuré. "Le but est d'échanger sur votre ressenti sur les aménagements après avoir passé l'hiver et l'été. On va vous expliquer les derniers mètres carrés à aménager. Cette rencontre doit aussi permettre d'envisager comment mieux fonctionner", introduit Bernard Gallot, maire d'Yssingeaux. Et les sujets n'ont pas manqué, entre des thèmes d'intérêt collectif et les petites doléances personnelles.
Travaux rue Mercière et rue Blanc
Les pavés sont en train d'être posés. Une dizaine de jours sont encore nécessaires pour le pavage. Dans la foulée, l'enrobé sera mis puis l'aménagement du square. A l'exception des jeux, les travaux devraient être achevés vers le 15-20 novembre.
L'office de tourisme dans l'ex-Perception
Parallèlement à la fin des travaux de la rue Mercière et Blanc, le chantier du futur office de tourisme va débuter au rez-de-chaussée de l'ancienne Perception à partir du lundi 17 octobre.
Ce chantier risque d'avoir une incidence sur la circulation. Pour construire l'avancée du bâtiment, une petite dizaine de places de stationnement vont être provisoirement supprimées sur la place du Marché.
Ce chantier doit être terminé pour la fin avril avec un déménagement de l'office dans les nouveaux murs pour mai-juin. De quoi permettre à l'office de tourisme de tourner pour la saison estivale 2017.
Le marché du jeudi
Autre incidence, aucun forain ne pourra s'installer pendant six mois sur la place du Marché. "Ils risquent de ne plus vouloir venir à force de faire le yo-yo", estime Christel Ronze, du Mistral Bar. "S'ils ne veulent pas revenir, d'autres viendront à leur place", répond Pierre Archer, directeur des services techniques. Les forains devraient être répartis sur la place Carnot et ailleurs. "La place Carnot est jolie mais il faut la faire vivre. Il faut faire revenir des marchands. Dans notre rue Notre-Dame, on n'a vu personne. Et on a besoin que notre maire soit présent le jour du marché de temps en temps", fait remarquer Martine Issartel, de la boutique Charline.
"La place Carnot provoque une cassure sur le marché. Il faut mélanger les produits", affirme Christel Ronze. Isabelle Ravel, de la Cousette, interpelle le maire sur cette question : "Votre idée de départ d'organiser le marché en pôles était bonne et structurée. Mais à Yssingeaux, il existe un delta entre l'été et le reste de l'année." Bernard Gallot reconnaît son erreur : "Cette idée, on y croyait. Mais ça ne fonctionne pas. C'était une mauvaise bonne idée. Mais là où on s'est amélioré, c'est qu'il n'y a plus de stand devant les vitrines."
Une réunion devrait prochainement être organisée avec les forains. "Le problème avec les forains, c'est qu'il n'y a pas de leader. Ils ont des intérêts divergents. Si on a 50 forains, on a 50 avis différents. Et il ne faut pas se focaliser sur le marché du jeudi pour concevoir l'organisation de l'espace car il reste six jours et demi à côté", développe le maire.
Les pots de fleurs
"Ce qui a tout bloqué, ce sont les gros pots de fleurs carrés, ça ferme la place et les rues", pense savoir Grégory Voulouzan, restaurateur de l'Art des choix sur la place Carnot. Une autre commerçante fasse remarquer la rouille qui s'installe sur ces gros cubes. "Ces pots de fleurs, c'est la facilité". Il faut peut-être trouver du mobilier plus bas", convient André Nicolas, adjoint aux travaux.
Place du Marché
Pour Julie Douspis, coiffeuse sur la place du Marché, il est urgent de sécuriser la devanture de son commerce par rapport aux voitures arrivant de la rue Saint-Dominique. "Les voitures passent au ras de la vitrine. Un jour, elle va tomber car les voitures tirent tout droit." Pour André Nicolas, "il faut mettre un obstacle, du mobilier urbain".
Le piège des marches
Pour Caroline Perrier, esthéticienne entre la place Carnot et la place du Marché, les marches manquent de visibilité. "Les gens tombent régulièrement. On en ramasse un par jour." D'autres commerçants confirment et vivent la même situation. "On a essayé de rendre vos commerces accessibles pour les personnes à mobilité réduite. L'architecte a fait ce qu'elle a pu", répond Pierre Archer. Bernard Gallot poursuit : "Si on ne l'avait pas fait, vous seriez incapable de le faire individuellement." "On va chercher des solutions", conclut Pierre Archer avant qu'Isabelle Ravel ne se permette un trait d'humour : "On est tellement subjugué par la beauté du quartier qu'on ne regarde pas où on va."
La fontaine de la place Carnot
"Avez-vous prévu des travaux ?", questionne Michel Mesbah, gérant du café restaurant MMM sur la place Carnot.
Pierre Archer développe la situation complexe : "Les jets ont été stoppés suite à un arrêté de sécheresse et ils n'ont pas été remis. Il n'y a pas d'autre raison. Mais effectivement, nous avons un problème technique que j'estime être un problème de chantier. De l'eau fuit et il y a des travaux à faire, de l'ordre de 10 000 euros. La question est de savoir qui va payer et tout le monde se renvoie la balle. Il faut casser ce qui a été fait, baisser le niveau, repousser les limites du caniveau, ramener de la pierre noire et des pavés. On a essayé de réduire les jets, de mettre une baguette mais ce n'est pas suffisant, ça va avancer, mais c'est délicat."
La propreté
Patricia Pons, de la bijouterie Civet, se demande pourquoi la place Carnot est si peu nettoyée par les agents de ville. "On n'a jamais de balayeur. Et où s'arrête notre pas de porte puisqu'il n'y a plus de trottoir ?"
Bernard Gallot compte trois problèmes : "Le chantier ne facilite pas le propreté des lieux ; les équipes n'ont pas été suffisamment sensibilisées sur cette tournée, on va le faire ; et il faut que les commerçants qui utilisent l'espace public participent à la propreté."
Le stationnement
A la demande de Michel Mesbah de disposer d'une carte de stationnement moyennant une location, Bernard Gallot reste inflexible : "Cela pourrait se concevoir si le stationnement était payant mais on a justement fait le choix de la zone bleue. Même les médecins ne disposent d'aucun privilège."
Des commerçants font aussi remonter des stationnements gênants à répétition. Comme dans la rue Saint-Antoine. "Il y a eu un certain laxisme pendant les travaux mais il n'y en aura plus après. La répression se fera. Car si on l'autorise pour quelqu'un, il n'y a plus aucune possibilité de l'interdire aux autres. Comptez sur moi pour faire le nécessaire", promet le maire en étant interpellé sur un cas particulier.