Alors que le réseau de chaleur a été étendu en 2020, la nouvelle municipalité yssingelaise juge le bilan économique de la chaufferie bois mitigé, reprochant à Engie la mutualisation de ses frais de gestion avec d'autres structures.
Une délégation de service public de 24 ans a été signée entre Engie et la Ville d'Yssingeaux en 2011 pour Yssingeaux Energie Sucs (YES). A l'heure d'étudier le rapport 2019, les élus de la nouvelle majorité, comme l'avaient déjà fait l'ancienne équipe, ont tiqué sur les frais de structure. Ce qui priverait selon eux la chaufferie bois d'un équilibre financier recherché. "Le prix moyen est de 88 € TTC le mégawattheure quand la moyenne nationale est à 70 €", indique Evelyne Bayet qui a présenté le rapport lors du dernier conseil municipal. "Les frais de structure sont trop élevés. Engie mutualise ses frais de groupe. Ils devraient être de 3 à 5 % du chiffre d'affaires mais ils atteignent 7,9 %. C'est difficile d'obtenir des chiffres transparents pour Yssingeaux. Avec moins de frais de structure, la chaufferie bois devrait basculer dans le positif."
46 bâtiments reliés, seulement 1 % de particuliers
Ce réseau de chaleur de 7 km, relié récemment à la résidence seniors, à la maison de santé, à l'abattoir, à Intermarché et aux Ateliers du Meygal, fournit le chauffage à 46 bâtiments : 28 % de lycées et écoles, 26 % de bâtiments communaux, 17 % à l'hôpital... et 1 % de particuliers. "On sait que le prix est tendu. C'est peut-être pour cela que les particuliers ont peu adhéré", analyse André Nicolas. Evelyne Bayet met aussi en relation le désintérêt avec le prix du gaz. "Depuis dix ans, le prix du gaz n'a pas vraiment augmenté avec la production de gaz de schiste des Etats-Unis." Et Patrick Petre de rappeler le contexte lors de la création de cette chaufferie bois. "Il y avait à l'époque une envolée des prix du gaz."
Une réussite écologique et technique
Les élus s'accordent à penser que cet investissement est une réussite technique et écologique. Les usagers n'ont aucun frais de maintenance. Le bois provient de déchets. L'objectif est que le bois représente au moins 90 % de l'énergie alors que l'équipement compte deux chaudières à bois et une chaudière à gaz comme appoint ou en cas de panne. "18 000 tonnes de CO2 ont été évitées."