jeudi, 04 juin 2020 09:23

Yssingeaux : les petits commerçants relèvent la tête

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Contraints à la fermeture depuis la mi-mars, ils viennent de reprendre leur activité depuis quelques semaines ou seulement quelques heures. Dans le centre-ville d'Yssingeaux, les petits commerçants se serrent les coudes et se remobilisent.

Mercredi après-midi, Nicolas de Maistre, préfet, et Jean-Luc Dolleans, président de la Chambre de commerce et d'industrie, sont allés à la rencontre de trois commerces du centre-ville d'Yssingeaux : Poule ou Coq (objets déco et maison), Charline (prêt-à-porter féminin) et le Patio (restaurant et chambres d'hôtes).

Les clients de retour

Edith Margerit, de Poule ou Coq, a eu la très belle surprise de revoir ses clients, fidèles au rendez-vous. "Je me disais que je n'allais certainement pas être une priorité. Mais les clients sont revenus et je constate même un panier moyen en hausse. C'est comme avant, et c'est rassurant."

Deux saisons en même temps pour les vêtements

Martine Issartel, de la boutique de vêtements féminins, se retrouve avec deux saisons en même temps "et c'est compliqué". Le report des soldes a été positivement reçu par la commerçante et toutes les autres professionnels du centre-ville. "Surtout qu'ici, l'achat est lié au climat", ajoute Evelyne Bayet, adjointe au maire et ancienne commerçante.

Quelles animations cet été ?

"J'espère que la Fête des mères va booster les ventes, que les gens auront envie de se faire plaisir. Je n'ai pas de salariés et heureusement", indique Martine Issartel qui a reçu beaucoup de mots d'encouragements et même des dons par rapport aux centaines de masques qu'elle a confectionnés bénévolement pendant le confinement. "J'ai cousu pour éviter de broyer du noir."

L'enjeu sera aussi l'animation estivale. Cet aspect est étudié par la nouvelle équipe municipale. "On va faire des animations cet été, tout dépend des autorisations", admet Pierre Liogier, le maire.

Les ouvriers vont moins au restau

Sur la place Foch, le restaurant Le Patio a repris lundi avec ses 5 salariés et ses 2 apprentis. Le nombre de tables a été divisé par deux. La terrasse peut compenser en partie à condition que Dame Météo y mette du sien. Sur la Ferme de Lavée, le deuxième établissement de Lionel Delabre qui compte 22 salariés (3 n'ont pas repris), la chute est encore plus vertigineuse. "On travaille beaucoup avec les ouvriers et ils ne reviennent pas. Des patrons souhaitent même qu'ils ne retournent pas au restaurant pour éviter d'être contaminés. La restauration est un secteur fragile, on a été les derniers à reprendre. Pour la Fête des mères, on sent que ça freine. La limitation des tables à 10 retient des familles qui préfèrent se retrouver finalement à la maison."

La livraison de repas à domicile a cartonné

Le service de repas à domicile a, lui, pris de l'essor avec 550 à 600 repas par jour, soit 100 de plus que d'habitude, "même si ça commence à se tasser". Lionel Delabre travaille aussi énormément avec les écoles, les fêtes de famille et les événements publics. Des annulations en cascade depuis la mi-mars. "L'été représente souvent un gain de 30 % par rapport au reste de l'année. On espère que ce sera le cas. J'ai remarqué que les clients s'appliquent à porter le masque. Pour une fois, les Français sont bien disciplinés."

Des asso de commerçants dynamiques

Jean-Luc Dolleans, restaurateur lui aussi à Saint-Julien-Chapteuil, estime "qu'il fait se réinventer. De cette faiblesse, il faut en tirer une force." Christel Le Boulvais, conseillère CCI à Yssingeaux et Monistrol, avance que "beaucoup de commerçants ont bossé ensemble et se sont serrés les coudes". A l'image du Chambon-sur-Lignon, le confinement a même permis de relancer l'association de commerçants. Et des projets sont en cours à Saint-Maurice-de-Lignon et Montfaucon-en-Velay.

L'innovation, c'est maintenant

"On marche tous au moral. Il ne faut pas rater la saison de juin à août, parfois capitale pour certains. La Haute-Loire peut tirer son épingle du jeu. Il faut concevoir des animations mais dans un cadre différent, privilégier le plein air, l'itinérance. On se doit d'être dans l'innovation dès maintenant", conclut le préfet Nicolas de Maistre.

Dernière modification le jeudi, 04 juin 2020 10:09

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