Le Festival du rire 2016 s'est refermé samedi soir sur une belle découverte. Si 90 % de la salle découvrait l'affiche de l'ultime rendez-vous de l'édition 2016, personne n'a regretté d'avoir réservé sa soirée pour rire en chansons.
Blond and Blond and Blond démontre qu'on peut faire rire et chanter. Faut-il encore avoir une maîtrise parfaite de la voix et un sens de la dérision et de l'auto-dérision affirmé. Blond and Blond and Blond se présente comme un groupe de musique originaire de Suède. D'un premier aspect bon chic bon genre, les deux soeurs et le frère à l'accent prononcé révèlent très rapidement leur face cachée et leur excentricité avec un "hommaj" pour le moins burlesque et totalement décalé à la chanson française.
Déjanté et réjouissant
Les 400 spectateurs présents au foyer rural ont revisité le répertoire de la chanson française sous un autre jour. Les paroles restent les mêmes mais la musique change de rythme et de tonalité. Cela donne un résultat totalement déjanté et ce n'est pas pour déplaire. Cela commence fort avec le tube d'Ophélie Winter "Dieu m'a donné la foi". On enchaîne sans transition avec "Au Bal masqué" de la Compagnie créole. Après quelques phrasés de rap, on découvre qu'il s'agit de la chanson pour enfants "Pandi Panda". Et on se demande où ils ont bien pu aller chercher tout cela.
Une pointe d'émotion aussi
Dans le même esprit, on rit en écoutant "A la queue leuleu", "De Nantes à Montaigu" ou encore "L'Aigle noir" avec une Chantal Goya suédoise. "YMCA" se transforme d'un coup en "Moi, j'aime scier". Plus profond et terriblement d'actualité, le trio a repris "Voyage Voyage" en prenant soin d'opposer les images qu'on peut y associer : entre la Croisière s'amuse d'un côté, une navigation de migrants de l'autre, Manuel Valls d'un côté, Nicolas Sarkozy sur la mer de l'autre.