La saison 2018-2019 du ciné-club d'Yssingeaux touche à sa fin avec le « cultissime » chef-d'œuvre de Brian de Palma « Phantom of the Paradise » de 1974... Un cauchemar grandiose et baroque à contempler pour dans sa version restaurée.
Avec Phantom of the Paradise, Brian De Palma revisite Le Fantôme de l'opéra tout en s'inspirant des mythes de Faust, Frankenstein et Dorian Gray.
Le compositeur Paul Williams signe une bande-son devenue culte, mêlant le meilleur des influencesmusicales des années 1970 – pop, glam rock, heavy metal...
Le cinéaste de « Body Double » réalise ici une comédie musicale d'horreur rock unique en son genre, brillante métaphore d'une industrie de l'entertainment toute puissantequi broie tout sur son passage.
Phantom of the Paradise (1974) s'inscrit dans la relève qu'apporta le rock au film musical. Après Woodstock (Michael Wadleigh, 1970), sortiront ainsi The Rocky horror picture show (Jim Sharman, 1975) et Tommy (Ken Russell, 1975).
Encadrant cette trilogie, Cabaret (Bob Fosse, 1972) et La fièvre du samedi soir (John Badham, 1977) et New York, New York (Martin Scorsese, 1977), montrent toutefois la brièveté de cette apogée du film d'opéra-rock.
Phantom of the Paradise n'aura d'ailleurs qu'un accueil mitigé, tant les adolescents qui devaient constituer son public essentiel furent surpris par son constant mélange des genres, allant du burlesque (Goodbye, Eddie, Goodbye) au tragique (le suicide raté) en passant par le romantisme de sa chanson phare (Old Souls).
Au fil du temps, le film deviendra culte, d'abord pour la qualité des chansons composées par Paul Williams.
Brian de Palma demanda au compositeur du film d'interpréter le rôle de Winslow Leach mais Paul Williams ne se trouvait pas assez grand pour être en mesure de faire peur et préféra interpréter le rôle du voleur de musique plutôt que celui qui la compose, laissant ce rôle à William Finlay.
Brian de Palma approuva, estimant que son physique, "très petit, très étrange mais très intéressant" ainsi que son "humour noir" siéraient au personnage.
D'autre part, son aspect napoléonien, aussi inquiétant que séducteur, rappelait la personnalité controversée du producteur Phil Spector.
Le film est aussi culte pour les multiples défis de mise en scène que De Palma relève en se confrontant aux récits littéraires et cinématographiques qui l'ont précédé.
Mardi 19 mars à 19 h 30 au Ciné-Grenette d'Yssingeaux/
Entrée : 4 euros