Depuis un mois, une réunion citoyenne publique est organisée à Yssingeaux. Sans s'être encore inscrite dans le Grand Débat, cette action cherche encore à s'organiser et peut parfois déraper via des engagements politiques individuels.
Mercredi, pour la quatrième semaine, des citoyens se sont retrouvés à Yssingeaux. Après une entame à la salle de la Coupe du monde, le rendez-vous est désormais donné au foyer rural.
Nées dans le contexte des Gilets jaunes, ces rencontres attirent en majorité des "jaunes" mais pas uniquement. Mercredi, deux élus de la commune, Marie-France Bazélis et Jacques Surrel, s'étaient joints aux échanges "à la demande du maire" et pour se faire une meilleure idée du contenu. Ils n'ont pas été franchement rassurés. Notamment en raison de vidéos d'un participant clairement politisées avec un discours anti-européen via le parti politique UPR et son chef de file François Asselineau, candidat à la présidentielle 2017. "Nous, l'Europe, on en a besoin. Elle apporte des subventions pour chaque projet", rétorque Jacques Surrel.
Ce type d'intervention ne semble pourtant pas généralisé depuis le début de ces réunions qui ont permis d'aborder différents thèmes et nourrir les débats. Pour l'heure, les organisateurs de ces rencontres, Laura Bouilhol et Florence, ne se sont pas inscrits dans le Grand Débat National. Ils y réfléchissent. "On ne va pas changer 50 ans de politique en deux mois. Le but est surtout que les gens se réapproprient la notion de citoyenneté", fait savoir Laura. Pour Florence, en début de réunion, "j'ai envie qu'on s'apporte mutuellement des connaissances. Le but n'est pas forcément de faire remonter nos doléances ou nos idées. Je crois malheureusement qu'on ne sera pas entendu."
Un autre participant, qui a voté Emmanuel Macron, a décidé de réagir et de s'investir dans le débat "car l'avenir est noir. Même en travaillant, on a du mal à joindre les deux bouts. Je veux revenir à une société plus humaine, avec plus de partage."
La suite de ces réunions était conditionnée au prêt d'une salle municipale. Mais du côté de la mairie, on voulait s'assurer qu'elles ne se transformeraient plus en propagande politique. Peut-être en s'intégrant au Grand Débat National...