Des riverains et des associations de la nature et de pêche s'opposent au projet d'une construction de microcentrale électrique sur l'Auze, à la frontière entre Saint-Jeures et Yssingeaux.
Vendredi, riverains et associations étaient réunis dans la maison de Françoise et Rémy Quintin. Ce couple vit au "Rochain" à Saint-Jeures et craint la construction d'un bâtiment pour accueillir une turbine, à 150 mètres de leur habitation, au milieu de la nature.
Propriétaire d'un moulin au Pont du Fraysse, Joseph Guibert, un ancien forestier aujourd'hui à la retraite, envisage de construire un barrage, un canal et une conduite forcée sur 500 mètres pour produire de l'électricité et la vendre à EDF.
Un projet surdimensionné pour la rivière ?
Ce projet rencontre aujourd'hui de vives oppositions, aussi bien de tous les riverains du "Rochain" (4 ou 5 maisons) et d'associations comme le Réseau Ecologie Nature, Chant des Rivières, la Fédération de pêche et les pêcheurs locaux. "Je suis contre la monstruosité de ce projet. Je dénonce ce projet crapuleux qui se fait uniquement à des fins financières", commence Paul Faurand, président de l'AAPPMA d'Yssingeaux.
Martin Arnould, de l’association du Chant des Rivières, estime que l'association "n'est pas un opposant systématique. Pour ce projet, il n'y a eu aucune concertation en amont. Les microcentrales contribuent à apauvrir les milieux naturels."
Simon Burner, directeur de SOS Loire vivante, ajoute : "Il faut distinguer énergie renouvelable et énergie verte. Ce projet est une énergie renouvelable mais elle n'est pas verte car elle a un impact sur la rivières et les poissons."
Le porteur du projet s'explique
Le projet de microcentrale de l'Auze prévoit une production de 700 000 kW pour un équivalent de près de 200 foyers. Joseph Guibert, le porteur du projet se défend. "On ne produit que 6-8 mois maximum dans l'année et l'eau sera rendue à la rivière. On va laisser un minimum de 80 litres par seconde. C'est un investissement lourd qui ne sera rentable que dans deux ou trois générations. Ce n'est pas pour moi que je le fais. Il n'y aura aucune nuisance, peut-être à part pendant les travaux. Si la qualité de l'eau et des poissons s'est dégradée, ce n'est pas à cause des moulins mais des produits chimiques, du drainage exagéré et de l'intensification de l'agriculture. Les AAPPMA viennent aujourd'hui donner des leçons alors qu'ils déversent des truites non adaptées pour faire plaisir aux pêcheurs."
Une enquête publique est en cours et doit se terminer le 5 février.
Les opposants ont lancé une pétition en ligne qui a recueilli 900 signatures.