mardi, 08 janvier 2019 09:00

Yssingeaux : un chef-d'oeuvre français pour commencer l'année au ciné-club

|| || ||

La saison 2018-19 du ciné-club débute la nouvelle année avec « Cléo de 5 à 7 », le 15 janvier à 19 h 30. Un film de 1962 d'Agnès Varda (avec Corinne Marchand, Antoine Bourseiller, Dominique Davray) qui a changé la conception du cinéma à travers le monde.

Cléo, belle et chanteuse, attend les résultats d'une analyse médicale. De la superstition à la peur, de la rue de Rivoli au Café de Dôme, de la coquetterie à l'angoisse, de chez elle au Parc Montsouris, Cléo vit quatre-vingt-dix minutes particulières. Son amant, son musicien, une amie puis un soldat lui ouvrent les yeux sur le monde.

Film fondateur de la Nouvelle Vague, "Cléo de 5 à 7" est un chef d'œuvre indiscuté. Ce deuxième long-métrage d'Agnès Varda – seule tête d'affiche féminine des réalisateurs de la Nouvelle Vague – est une révolution cinématographique sur plusieurs plans. L'œuvre rompt avec le formalisme ambiant des années 50 et transpire la fraîcheur. Les dialogues sont enchanteurs, la mise en scène osée, la réalisation maîtrisée.

Le film se déroule en temps réel. Ainsi, conformément au titre, la narration commence à 17h et s'achève à 18h30, le 21 juin 1961. On suit donc Cléo et quelques personnes lui gravitant autour pendant une heure trente, sans ellipse, sans tricherie. C'est là le credo de la Nouvelle Vague : l'art se trouve en tout, il suffit de savoir le traiter. On voit donc la totalité des courses de taxi, des répétitions, du trajet de bus, et on entend les nouvelles du jour à la radio.

Le film est tout d'abord un cri d'amour à Paris, et le quotidien parisien en est la toile de fond. L'esprit de la capitale, élément important des films de la Nouvelle Vague, est rendu par des bribes de conversations dans un café (le café de Dôme), des numéros de rue, le trajet du bus 67, ou encore les digressions d'Antoine. Il est émouvant pour le spectateur d'aujourd'hui d'avoir accès à un tel témoignage du Paris d'il y a plus de cinquante ans, écrin magnifique des aventures de Cléo.

Le choix de la protagoniste est également intéressant. Si le cinéma d'alors souffre de la monotonie hollywoodienne, des stars aseptisées, Cléo fait ici davantage figure d'anti-héros. C'est une chanteuse hautaine, capricieuse, fascinée par sa propre beauté, insatisfaite de sa réussite pourtant fracassante : « une enfant gâtée ». Elle est détestable et le film peut même paraître prétentieux à première vue. Mais Cléo est malade, elle le sait, bien qu'elle n'ait pas encore été diagnostiquée. Et cette « maladie », qui semble être un énième caprice, s'avère être le déclencheur d'une transformation profonde.

Entrée : 5 euros

La bande annonce

Partager sur :