Afin de sortir les victimes de violences conjugales de l'infernale spirale, État, gendarmerie, justice, services sociaux, associations, collectivités, se mobilisent. Ainsi, un espace d'accueil anonyme et confidentiel existe.
Son nom, c'est "L'Appart". C'est un accueil de jour qui prend pour cadre un logement du centre-ville d'Yssingeaux. Là, dans un espace chaleureux, propice à la convivialité, le vendredi matin, les victimes de violences conjugales, leur entourage, peuvent venir décharger une partie de leur fardeau.
Un accueil pluridisciplinaire
Et cela sans rendez-vous, de façon confidentielle et anonyme (ici, on s'appelle uniquement par son prénom). Là, elles trouvent une équipe disponible, formée, motivée, composée de professionnels. Assistante sociale, psychologue, juriste, chacun dans sa partie peut délivrer des conseils, renseigner sur ses droits, aider très concrètement à préparer un départ. Ainsi, un mémento pratique pour sécuriser un départ du foyer a été mis au point. Qui contacter ? Quels objets emporter ? Cela va du livret de famille jusqu'au doudou du bambin.
Libérer la parole
La rencontre avec d'autres personnes vivant des situations similaires s'avère un autre atout de cet accueil collectif. En effet, le partage d'expériences se révèle souvent précieux.
Pour autant, outre le salon favorisant les échanges tous azimuts, un bureau permet, à la demande, la réalisation d'entretiens individuels.
Ainsi, en six mois, 34 passages ont été enregistrés. Un chiffre qui ne reflète pas la réalité. Les freins propres à la situation de victime se combinent à des difficultés de mobilité. Afin de parer à ce souci, il est possible d'être accompagné par un assistant social directement à "L'Appart".
Des actions de sensibilisation à mener
Yves Rousset, le préfet, Christine Hacques la sous-préfète, rencontraient vendredi après-midi les équipes en charge de ce dispositif. Christine Hacques mettait en évidence les besoins de sensibilisation au sujet des personnels de l'éducation. "Plutôt que de reprocher à une maman les absences répétées de son enfant à l'école, il vaudrait bien mieux chercher à aller plus loin, comprendre ce qu'il se passe, faire remonter."
Même remarque pour le milieu médical, se drapant dans le secret médical pas toujours à propos pour ne pas agir.
Était signalé encore la violence des très jeunes adultes, fait nouveau inquiétant, qui nécessiterait des actions de prévention spécifiques.
Des gendarmes formés
Le capitaine Antoine Soubiran rappelait que des gendarmes sont formés à l'accueil des femmes victimes de violences conjugales. Il ajoutait qu'il n'est pas obligatoire de déposer plainte pour qu'une procédure soit lancée. Autre possibilité bonne à savoir, en cas de situation de violences conjugales, la victime peut faire enregistrer son numéro de téléphone dans un fichier ad hoc. Dans le cas d'un appel à partir de ce téléphone, sa fiche apparaît illico, permettant une intervention rapide le cas échéant.
En pratique
"L'Appart" d'Yssingeaux est ouvert le vendredi de 9 heures à 11 h 30. Des structures comparables existent au Puy-en-Velay et à Brioude.
Tél. 04 71 09 49 49.
Contacts utiles
Gendarmerie 17
Service social du Département 04 71 59 04 70
Justice et partage association d'aide aux victimes 04 71 02 51 48
Référent violences du CIDFF (Centre d'information sur les droits des femmes et des familles) 06 34 14 42 98
Tremplin hébergement d'urgence 115 et 04 71 09 27 25
Planning familial 04 71 66 07 43
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