Une étude sur l’abattoir municipal va être diligentée avec le souhait de voir évoluer le modèle économique de cet outil de proximité qui rend un service public rayonnant bien au-delà de la commune.
Le conseil municipal a abordé le sujet de l’abattoir mercredi soir. Cette discussion s’inscrivait dans un contexte général, même si l’on sait que l’abattoir d’Yssingeaux vit des moments d’autant plus difficiles dans l'actualité de l’arrêt de la chaîne pour l'abattage des porcs à la suite d’un grave accident du travail. Une situation qui ne devrait pas perdurer selon André Nicolas.
Toutefois, au-delà de ce gros souci du moment, c’est bien le modèle économique de ce centre d’abattage multi-espèces précieux pour le territoire que pointe du doigt Bernard Gallot.
La Socaby fragile financièrement
Dans le rapport de la séance est mis en exergue la fragilité de la structure financière de la Socaby, la société coopérative présidée par Denis Chalendar, qui gère l’abattoir dans le cadre d’une délégation de service public. « Elle n’a pas de fonds propres, pas d’excédent au terme de chaque exercice comptable. Sa pérennité et sa capacité à financer un prochain plan de modernisation ne sont donc pas garanties. »
3 000 tonnes, 750 abatteurs
750 utilisateurs ont été recensés pour 3 000 tonnes de viande. Le chiffre d'affaires s'est élevé à 1,5 million d'euros en 2017. Or ce service public d’abattage dessert un territoire qui dépasse les frontières de la commune d’Yssingeaux et celui de la communauté de communes.
Du coup, le maire d’Yssingeaux assure que « la commune ne peut plus assumer durablement seule les risques comptables et financiers. Elle ne pourra pas supporter les investissements qui vont devoir être réalisés afin de répondre à l’évolution des normes en vigueur. »
Un appel aux autres intercommunalités
Et il verrait d’un bon œil que d’autres collectivités, par exemple à l’échelle du Pays de la Jeune Loire et ses rivières, contribuent financièrement au maintien de cet outil de proximité dont personne ne semble nier l’intérêt pour la filière agricole.
La première étape pour faire évoluer le statut de l’abattoir passera donc par une étude en trois volets. Un traitera de l’évolution du modèle économique et juridique. Le second sera axé sur une étude fine de marché. Le troisième envisagera de possibles économies d’énergie.