Suite au dépôt de bilan de l'entreprise Renon, sept associés ont repris la société de recyclage des plastiques. RG43 s'engage à dépolluer le site de Lapte. Ce changement met fin à 17 années de procédures.
Pollution, problèmes de voisinage, conditions de travail : depuis 17 ans, l'entreprise Renon était en conflit avec ses voisins et les services de l'Etat. Cet été, la société de recyclage des plastiques, créée à Lapte et déménagée à Tence, a déposé le bilan.
Sept associés ont présenté un projet de reprise en faisant abstraction des dettes de 2,6 millions d'euros. "Ils ont présenté un projet industriel, ils se sont engagés à dépolluer le site de Lapte, à poursuivre l'activité et à reprendre les salariés", apprécie Yves Rousset, préfet de Haute-Loire qui a mis en exergue le travail et la persévérance de la sous-préfète Christine Hacques dans ce délicat dossier.
Sept associés
Derrière RG43, on retrouve donc sept associés : en premier lieu, Christian Guérin est le président. A 55 ans, il a toujours baigné dans le plastique et possède une entreprise de négoce aux Villettes, CG Distrib. En 1996, il avait créé AEP Group sur la zone industrielle de Sainte-Sigolène/Saint-Pal-de-Mons.
Il a saisi l'opportunité et s'est entouré de six associés : Pierre Rousson, transporteur routier à Saint-Just-Malmont, Eric Preynat, en charge des finances, Jean-Luc Basson, Michel Piqueres, René Sagnol et Mathias Guérin (le fils de Christian Guérin). "On est associés pour le meilleur, le pire est derrière nous", formule Pierre Rousson qui a longtemps travaillé avec Luc Renon.
Les deux anciens patrons devenus salariés
RG43 a repris les 22 salariés et a créé trois emplois : une stagiaire a été embauchée, et surtout les deux anciens patrons, Luc et Richard Renon, ont été gardés en tant que salariés. "A eux de se remettre en question et d'adhérer au projet. On utilisera leurs compétences, pas leurs conneries", indique Christian Guérin. "Et RG43, ça ne veut pas dire Renon Guérin, mais Régénération Guérin !"
André Defour, le maire de Lapte, parle de "libération". Jeanine Masson, présidente de l'association de riverains, a longtemps craint un accident dramatique.
Dépolluer le site de Lapte
RG43 s'est engagé à dépolluer le site de Lapte. Alors que l'autorisation était de 900 m3, l'estimation de plastiques accumulés est d'environ 5000 m3. Le coût de dépollution sera de 100 000 à 120 000 euros. "Il va falloir gratter 20 cm de sol." Ce chantier doit être achevé avant l'été 2019. "Le but est de se séparer de ce site. On a proposé aux élus de trouver des idées pour l'avenir."
Christian Guérin est persuadé du potentiel de son projet industriel. "On n'est pas des kamikazes et on n'allait évidemment pas reprendre la société avec les dettes. On a monté un dossier réaliste et faisable."