En proie à des difficultés de rentabilité, Engie, qui gère la chaufferie bois, va étendre le réseau de chaleur à Yssingeaux.
Lancée en 2011 et confiée via une Délégation de service public (DSP), la chaufferie bois va connaître un septième avenant au contrat qui lie la Ville d'Yssingeaux et Engie. Depuis cinq ans, la concession affiche des résultats déficitaires. Les raisons sont multiples : un auto-financement au lieu d'un prêt long terme, une adaptation aux équipements...
Un contrat jusqu'en 2035
L'une des solutions est d'étendre le réseau de chaleur vers de nouveaux gros clients et d'allonger la durée de l'amortissement des investissements. Avec des conséquences après 2035, année de la fin de ce contrat. Quelque 2 millions d'euros seront à imputer sur la prochaine gestion.
Une extension pour 1,4 million d'euros
L'agrandissement du réseau de chaleur, estimé à 1,4 million d'euros et pris en charge par Engie, concernerait de gros potentiels sur le boulevard Clemenceau et la route de Retournac, à savoir les Ateliers du Meygal, l'abattoir, Intermarché). D'autres branchements sont en cours comme la résidence seniors, la maison de santé, les ex-AMV. Actuellement, le réseau concerne principalement des bâtiments publics et des administrations : toutes les écoles, de la maternelle au lycée, l'école de pâtisserie, l'hôpital, la piscine, les logements OPAC, la mairie, la Grenette, la Maison des sports et des loisirs, les pompiers, le complexe omnisport. Seuls trois particuliers sont raccordés à ce réseau.
Une remise accordée sur la facture des clients
En contrepartie de cet allongement de l'amortissement de neuf années supplémentaires, une remise de 5 euros par kilowatt serait accordée à chaque abonné de la chaufferie bois.
L'opposition municipale vote contre
Ce septième avenant fait tousser dans les rangs de l'opposition au conseil municipal d'Yssingeaux alors que le projet a été validé par tous les élus de la majorité, les élus de l'opposition ont voté contre. "Ce réseau de chaleur, on est pour. Mais on regarde celui qui mène le réseau. Le cabinet conseil fait porter à Engie l'entière responsabilité dans le déficit. L'abonnement est déjà cher. On ne le sent pas, on préfèrerait que le réseau reste comme ça, qu'Engie se débrouille jusqu'en 2035", développe Claude François.
Bernard Gallot, maire, a voulu répondre aux "inexactitudes". "Quand les lycées ou l'hôpital disent que cette énergie est chère, il faut aussi considérer qu'ils n'ont aucun entretien à prévoir sur les équipements. Le réseau a été conçu à une époque où on annonçait une flambée du prix du gaz. Cela ne s'est finalement pas vérifié. Mais en 2020, les sources de chaleur fossiles vont coûter très cher avec des taxes qui vont faire multplier le prix par trois ou quatre."
"La commune a déjà fait beaucoup d'efforts pour accomoder le réseau de chaleur. De précédents avenants ont ainsi fait annuler les pénalités prévues dans le contrat pour objectifs non atteints. Ils nous ont promis la lune. Je lance un signal de prudence. Je déplore le manque de sérieux d'Engie", s'exprime Didier Berod, élu de l'opposition.
