vendredi, 15 juin 2018 09:45

Ils sont persuadés d'avoir trouvé en Haute-Loire le vrai site de la bataille de Gergovie

Mickaël Montalant et Baptiste Granjon|En rouge, le site où Baptiste Granjon a trouvé les tranchées.||||| Mickaël Montalant et Baptiste Granjon|En rouge, le site où Baptiste Granjon a trouvé les tranchées.||||| ||||||

Baptiste Granjon et Mickaël Montalant sont catégoriques : la bataille de Gergovie s'est déroulée en Haute-Loire, plus précisément entre Monistrol-sur-Loire, Saint-Maurice-de-Lignon et Les Villettes, autour du viaduc de Lignon actuel. Ils viennent de créer une association et ont fait des découvertes.

En 2016, nous vous avions déjà présenté la version défendue par Baptiste Granjon, un Ligérien qui s'est pris de passion pour la Guerre des Gaules. En étudiant les textes de Jules César et en les transposant à une carte de France, il a découvert qu'un site correspondait parfaitement aux écrits concernant la bataille de Gergovie. C'est la confluence de la Loire et du Lignon, aux frontières entre Saint-Maurice-de-Lignon et Monistrol-sur-Loire, aujourd'hui reliés par le viaduc.

Gergovie est le nom d’une bataille qui a opposé les Arvernes et Gaulois rassemblés sous la conduite de Vercingétorix, aux légions romaines de Jules César en -52 av. J.-C.

La version officielle est au sud de Clermont

Gergovie, tout comme Alésia, est contesté. Pour la bataille auvergnate, il faut d’abord remonter en 1560 avec Siméoni qui a trouvé au pied d’une colline une bâtisse qui portait le nom de « Ferme de Gergoie ». Bien que les descriptions précises de Jules César dans « sa guerre des Gaules » ne correspondent pas au lieu, Siméoni pense alors avoir trouvé le lieu exact et le publie dans un ouvrage.

Deux cents ans plus tard, Napoléon III, féru d’histoire, confie à Eugène Stofel la mission de découvrir Gergovie et Alésia. S’appuyant sur les écrits de Siméoni, il organise quelques fouilles et certifie le site sur le plateau de Merdogne au sud de Clermont-Ferrand comme étant le lieu de l’affrontement entre Vercingétorix et César.

Un lien avec le trésor de Lapte ?

Baptiste Granjon, artisan électricien stéphanois à la retraite, a trouvé du renfort pour défendre son hypothèse. Il s'agit de Mickaël Montalant de Lapte. Pour lui, l'hypothèse est non seulement plausible mais elle trouve un écho dans sa commune de Lapte. "En 1908, 220 sesterces gaulois ont été découverts par un paysan, Jean Maisonnial, dans une amphore enterrée. Je suis certain qu'il y a un lien."

D'anciens chemins enterrés qui ressemblent aux tranchées de César

A force d'arpenter le terrain, Baptiste Granjon pense avoir fait une nouvelle découverte. "J'ai trouvé les tranchées", affirme-t-il avant de nous emmener sur le terrain. En bas du village du "Regard" entre Monistrol et les Villettes, il nous conduit dans un long et large fossé, aujourd'hui envahi par les ronces, les arbres et partiellement recouvert de gravats. Il mène jusqu'à la RN88. "Dans les écrits de César, les tranchées font 3,60 m de large et sont profondes pour éviter que les soldats soient vus de Vercingétorix. Et j'ai trouvé deux tranchées, comme César l'écrit. Ces tranchées, à Clermont, ils n'en ont pas." L'inventeur a aussi trouvé une multitude d'objets, des clous, des pointes, qu'il date aussi de la période gauloise.

Les arguments de Baptiste Granjon

1re argument : Gergovie est à 3 jours de Vienne

« C’est un point souvent négligé par les historiens mais c’est important ». César s’est rendu une première fois à Gergovie, en plein hiver, cinq mois avant l’affrontement avec Vercingétorix. Il a laissé son lieutenant Brutus pour aller chercher du renfort à Vienne. Il promet de ne pas s’absenter plus de trois jours. « On était en plein hiver, avec 1,60 m de neige », précise Baptiste Granjon qui situe dès lors Gergovie en Haute-Loire, et non dans le Puy-de-Dôme.

2e argument : la rivière

César parle de deux rivières : la Liger et l’Elaver. Pour Baptiste Granjon, l’hypothèse du Puy-de-Dôme indique que César se serait trompé de nom et aurait finalement suivi la même rivière en redescendant de Décize. Pour lui, César ne s’est pas trompé et a bien suivi l’Elaver, qui le conduit sur le plateau de Saint-Maurice-de-Lignon.

3e argument : la description de Gergovie

En cumulant les textes de César et Strabon, Baptiste Granjon arrive à une description précise : Gergovie a d’imposantes montagnes autour d’elle, elle est sur une colline très élevée et d’accès très difficile partout et a deux rivières autour d’elle. Notre oppidum correspond à 100% aux textes de César et Strabon.

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Dernière modification le vendredi, 15 juin 2018 10:42

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