A l'été 2016, l'entreprise Phil'Print, devenue Imprimerie coopérative des Sucs, avait défrayé la chronique. Ses salariés avaient repris l'entreprise et leur patron. Dix-huit mois après, l'imprimerie d'Yssingeaux connaît un chiffre d'affaires en progression et investit.
Ils étaient seize à se lancer en août 2016 dans l'aventure. Les salariés de Phil'Print créaient une Société coopérative et participative (SCOP) en investissant leurs primes de licenciement. Fait plus étonnant : outre les locaux et les machines, ils réembauchaient leur patron, Rémy Philippe.
Quatre nouveaux associés et deux CDD
L’imprimerie est passée de 16 associés à 20. Quatre personnes ont rejoint l’aventure en injectant un minimum de 10 000 euros dans la société, étalés sur plusieurs années. Ce qui a permis à l’entreprise de combler les carences sur des postes clés et potentiellement de répondre à des commandes de clients. Outre les 20 associés, ICS compte 3 salariés, l’ancien patron qui ne pourra jamais prétendre au statut d’associé et deux CDD depuis six mois.
« On a atteint le prévisionnel qui avait été indiqué devant le tribunal, soit 3,1 millions d’euros », apprécie Jean-Marc Marzona, associé et cadre au sein de l’imprimerie.
Une ligne pour le conditionnement des paquets
« On a le souhait de progresser encore et surtout de gagner en rentabilité. D’où un investissement de 150 000 euros pour une ligne de conditionnement de 12 mètres de long, capable de réaliser de petits paquets quand avant, il fallait le faire à la main. L’outil a été installé la semaine dernière. Une exigence grandissante chez les donneurs d’ordre. « On est passé de 200 paquets par heure à 1 200.
Pour financer cet équipement, ICS a réalisé un prêt. Tout comme pour le remplacement de deux vieilles machines de découpe, lesquelles ont fait leur temps et seront remplacées en mai par une seule machine. Coût de la dépense : 85 000 euros. Une aide de 20 % de la Région, via le Fonds européen, a été accordée.
D’autres investissements en 2018
D’autres investissements sont envisagés pour le 2e semestre : une nouvelle presse numérique pour compléter la première presse numérique, arrivée à saturation ; et des possibilités d’impressions sur de grands formats comme des bâches, une demande des clients.
« C’est fatiguant mais cela se passe très bien. On ne regrette pas d’avoir mouillé la chemise. Ce n’est pas tous les jours facile, on reste une entreprise qui doit se battre pour exister mais on est satisfait de la tournure que prennent les choses. On a su garder les clients d’avant. L’avantage d’une SCOP, c’est que tout le monde est investi et sur le même pied d’égalité. »