Le théâtre municipal affichait complet vendredi pour une des soirées événement de la programmation culturelle yssingelaise, organisée en co-production avec Label Diff 43. A l'affiche Yves Jamait précédé par Lo Radzouka.

C'est peu dire que le plaisir était total vendredi pour le public venu remplir les travées du théâtre. La soirée affichait complet depuis belle lurette. Les spectateurs amoureux du chanteur Yves Jamait avaient sauté sur l'occasion de venir applaudir l'attachant artiste dans une proximité maximum au fil de sa tournée dédiée exclusivement aux petites salles (jusqu'à 300 places) baptisée « Parenthèse acoustique ».

En première partie, Lo Radzouka, dans une judicieuse formation portée à quatre musiciens dûment chapeautés, pantalons de velours côtelés, chemises blanches et bretelles de rigueur, a livré ses derniers morceaux, extraits de son album frais du jour ("Heimatlos"). Et si la majorité du public ne s'était pas déplacé pour le groupe ponot, il y a fort à parier que leurs notes épicées, entre traditions d'Europe de l'Est, tango argentin, jazz et bourrée auvergnate (pour faire court car le métissage est multidirectionnel) ont fait mouche. Une magistrale interprétation de "Mourir pour des idées" de l'indémodable Georges Brassens lui a définitivement attaché les faveurs de la salle.

Un généreux récital de deux heures

Après un bref changement de plateau, Yves Jamait, casquette vissée sur le crâne, blouson de cuir et pantalon azur, escorté de ses deux comparses musiciens, a déboulé en empruntant l'escalier. Au fil d'un récital de deux heures très scénarisé, il a offert généreusement vingt titres à un public composé d'une majorité d'afficionados connaissant sur le bout des lèvres les chansons-phare de l'artiste bourguignon.

Le principe de ce spectacle est de livrer trois titres de chacun des six albums d'Yves Jamait. Ces ballades fortes et fédératrices font la part belle au temps qui passe et à l'amour, faisant inévitablement écho aux sentiments de chacun, captés à un moment ou l'autre d'une existence qui file bien trop vite.

En guise de rappel, Yves Jamait a dévoilé deux chansons à paraître en octobre dans son 7e opus : la bouleversante "Demain dès l'aube" qui fait référence au poème (la  fameuse récitation) de Victor Hugo, revisitée en lien à ces touchants bouquets de fleurs marquant au bord des routes les morts accidentés, et "Totem" qui pourrait donner son titre à ce nouvel album.