Certains forains, artisans et producteurs ont rejoint les places Carnot et du Marché, à contre-coeur ou avec entrain. D'autres préfèrent rester sur la place de la Victoire. Etat des lieux.
C'était un joli bazar ce jeudi matin dans le centre-ville d'Yssingeaux. Les travaux terminés, les producteurs ont pu regagner la place du Marché. Mais quelques couacs sont venus perturber ce déménagement. Car au moment d'arriver sur les lieux, des voitures garées ont empêché les forains de pouvoir déballer à l'endroit délimité. On pourra difficilement reprocher aux automobilistes de s'être garés là, alors qu'aucun panneau d'interdiction de stationnement n'avait été préalablement apposé.
Sur la place de la Victoire, ce sont les chapiteaux de la foire-expo qui n'ont pas été tous enlevés, occasionnant quelques frictions matinales. Un casse-tête pour Pierrette Romanet, la placière, qui a tenté, tant bien que mal, de réorganiser à la va-vite le positionnement de chacun. Ce qui n'a pas empêché quelques prises de bec, notamment entre Marie-France Bazélis, l'adjointe chargée du marché, et des forains mécontents.
Les artisans rassemblés sur la place Carnot
Les artisans rassemblés sur la place Carnot
Une fois tout le monde installé, nous sommes allés prendre le pouls de cette nouvelle organisation voulue par la municipalité. Les avis sont partagés.
Il y a d'abord ceux qui valident le choix de réserver la place du Marché aux petits producteurs et la place Carnot à l'artisanat d'art. A commencer forcément par les artisans de la place Carnot eux-mêmes. "C'est une bonne idée de se regrouper. Quand les gens viennent ici, ils savent qu'ils sont sur la place des artisans", indique Elisabeth Cuffel, de Tence, venue vendre ses créations et ses bijoux à partir du vitrail. Sur la place encore clairsemée, Cyrille Bernard, confiseur au Chambon-sur-Lignon, déballe ses douceurs du Lignon. Outre Yssingeaux, il vendra ses produits au Puy le samedi et à Lamastre le mardi.
Nicole et Gilbert Montagnon ont tenté leur chance en déballant leurs chariots de plants sur la place du Marché, sur un espace qu'ils occupaient déjà avant les travaux. "On s'est mis là parce qu'on est producteurs. Et puis, le marché, c'est une vie collective entre les producteurs." "Je préfère cette place, c'est plus chaleureux et plus facile pour se garer et déballer nos marchandises. En bas, on avait toujours un automobiliste pour râler", signale Audrey Gazanion, productrice à Saint-Jean-Lachalm et qui propose des fromages de pays et de la Lentille verte, venue se ravitailler en cafés chez le bistrotier Michel Mesbah.
Ils préfèrent rester sur la place de la Victoire
Ils préfèrent rester sur la place de la Victoire
D'anciens forains de ces deux places du coeur de ville ont choisi de ne pas revenir, privilégiant la place de la Victoire. Une place qui grouillait de monde ce jeudi matin contrairement à la place du Marché. Certains forains refusent de jouer les mannequins de carte postale. "Mon travail n'est pas bucolique, mon travail est intense. Je reste en bas", tranche Alain Biennier, du Domaine d'Emile, lequel est passé de la place Carnot au parking qui borde l'église boulevard Saint-Pierre.
Didier Crouzet, crémier du Chambon-sur-Lignon, a fait son choix. "On nous a proposés d'aller sur la place du Marché mais on reste ici (sur la place de la Victoire, NDLR). L'été, ce sera plus porteur. Le risque l'hiver est d'avoir une coupure entre les deux zones à cause de la place Carnot."
Faut-il réserver la place Carnot à l'artisanat ?
Les principales réserves tiennent surtout à la destination choisie pour la place Carnot. "L'idée de la place du Marché est intéressante. Mais à ce moment-là, il faut mettre tous les producteurs ensemble, les gros comme les petits. Les gens qui ne connaissent pas, ils ne vont pas aller là-haut. En tant que commerçant, on n'aime pas bouger car nos clients sont vite perdus. Ils ne nous cherchent pas indéfiniment et c'est le risque de les perdre", affirme Julie Riffard, maraîchère en Ardèche.
Jérôme Herphelin, producteur de fromages de chèvres de Chaudeyrolles, est plus virulent : "Ils nous prennent pour une animation. Ce qu'ils oublient, c'est qu'on est là pour travailler et gagner notre vie. En septembre, quand on nous a bougés, j'ai divisé mon chiffre d'affaires par deux. Les clients sont réglés au GPS. Si on bouge, ils peuvent nous passer devant sans nous voir. Ici, c'est moins chaleureux mais les clients sont revenus."
Didier Crouzet, crémier du Chambon-sur-Lignon, a fait son choix. "On nous a proposés d'aller sur la place du Marché mais on reste ici (sur la place de la Victoire, NDLR). L'été, ce sera plus porteur. Le risque l'hiver est d'avoir une coupure entre les deux zones à cause de la place Carnot."
Faut-il réserver la place Carnot à l'artisanat ?
Les principales réserves tiennent surtout à la destination choisie pour la place Carnot. "L'idée de la place du Marché est intéressante. Mais à ce moment-là, il faut mettre tous les producteurs ensemble, les gros comme les petits. Les gens qui ne connaissent pas, ils ne vont pas aller là-haut. En tant que commerçant, on n'aime pas bouger car nos clients sont vite perdus. Ils ne nous cherchent pas indéfiniment et c'est le risque de les perdre", affirme Julie Riffard, maraîchère en Ardèche.
Jérôme Herphelin, producteur de fromages de chèvres de Chaudeyrolles, est plus virulent : "Ils nous prennent pour une animation. Ce qu'ils oublient, c'est qu'on est là pour travailler et gagner notre vie. En septembre, quand on nous a bougés, j'ai divisé mon chiffre d'affaires par deux. Les clients sont réglés au GPS. Si on bouge, ils peuvent nous passer devant sans nous voir. Ici, c'est moins chaleureux mais les clients sont revenus."