jeudi, 28 avril 2016 08:25

Les fleuristes disent stop à la vente sauvage de muguet

Brigitte Valour proposera évidemment du muguet pour le 1er mai.|| Brigitte Valour proposera évidemment du muguet pour le 1er mai.|| Photo La Commère 43||
La vente de muguet est tolérée le 1er mai dans la rue. A certaines conditions. Pour les fleuristes de la ville, la concurrence déloyale n'est pas sanctionnée.

On peut vendre du muguet mais pas n'importe comment. Chaque année, les fleuristes d'Yssingeaux, à commencer par Brigitte Valour, du magasin Orchidée sur la place du Garde-Temps, veulent le rappeler. La vente de muguet dans sa boutique lui apporte "un plus" dans son chiffre d'affaires. Elle a à nouveau interpellé la mairie pour la publication et l'application d'un arrêté municipal rappelant les règles. "C'est de la concurrence déloyale. Ces vendeurs ne paient rien, tout est pour eux."

L'arrêté municipal, pris le 26 avril, rappelle que la vente est uniquement tolérée le jour du 1er mai. Pas la veille, l'avant-veille ou le lendemain. La vente sur le domaine public est réglementée : le vendeur ne doit pas disposer de table ou de banc. Il ne peut proposer du muguet qu'en brin, sans ajouter de fleur, ou autre artifice comme du papier cristal ou mettre le muguet en pot avec d'autres plantes. Dernier élément : le vendeur ne doit pas importuner le passant ou attirer son attention. Des conditions sine qua non pour cette coutume qui remonterait à la Renaissance (Charles IX avait offert des brins en guise de porte-bonheur). Ce symbole a été amplifié au XXe siècle, en étant associé à la Fête du travail.


Une amende jusqu'à 15 000 euros
En théorie, le muguet a été cueilli directement dans les bois. "Il n'y en a pas actuellement dans nos bois", indique Marie-Hélène Duranton, gérante du magasin Coqlicot, avenue du 8-Mai. D'où peut venir ce muguet ? "Ces vendeurs récupèrent le muguet chez un grossiste. On ne peut même pas faire confiance à nos fournisseurs", signale la fleuriste.

Si un texte protège les fleuristes de cette vente illégale, encore faut-il que l'arrêté soit appliqué. "Personne ne vient vérifier", regrette Brigitte Valour qui a déjà eu l'occasion d'appeler les gendarmes par le passé. Les vendeurs en situation irrégulière sont passibles d'une amende pouvant aller jusqu'à 15 000 euros et la saisie de la marchandise.
Dernière modification le jeudi, 28 avril 2016 18:46

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