Jérémy Miroir, de Léotoing, a passé l’une des étapes les plus redoutées, deux jours dans le quart vide « l’empty quarter » de l’Arabie Saoudite, sans assistance. Il profite de la journée de repos pour faire le point à mi-Dakar.

"J’avais beau être prévenu « tu verras le Dakar c’est une autre dimension...», c’est effectivement le cas à plus d’un titre. En arrivant, ce qui marque c’est la taille de l’événement, les infrastructures déployées. Puis, dès le prologue tu découvres que les espaces sont plus vastes, moins marqués, donc tu comprends que tu dois faire évoluer tes repères. Pour toute la Team Fantic c’est aussi un formidable travail d’adaptation à appréhender rapidement."

"Malgré la préparation, l’expérience de l’ensemble du staff, il faut trouver le bon rythme de travail, s’organiser en conséquence tout en conservant une certaine flexibilité indispensable pour faire face aux aléats de la course."

"Après le test grandeur nature du prologue, je boucle la 1ère étape calmement, attentif à la navigation et à mon fidèle destrier, en 33e position du classement général moto et 14e de la catégorie FIM Rally2. Etape après étape, je prends de l’expérience avec toujours l’objectif de terminer et de préserver la moto, la position au classement oscillant entre le top 20 de la catégorie et le top 40 du général étant secondaire pour mon 1er Dakar."

"A ce stade mon étape préférée c’était la 3e, lundi dernier, Al Duwadimi - Al Salamiya avec une diversité de terrains comme je les affectionne. La pire ? Sans aucun doute la 5e, en raison d’une erreur de navigation qui me fait perdre quelques places plus une pénalité de 15’. A la veille de l’étape la plus longue et la plus éprouvante, l’étape 6 « 48h Marathon », 624 km dans les dunes, je ne peux certainement pas réitérer la même erreur."

"Après une satisfaisante 1ère journée, je rallie le bivouac en ayant pris un peu d’avance sur la distance restant à parcourir le lendemain. J’ai particulièrement savouré cette soirée au coin du feu avec l’ensemble des concurrents, dégustant « nos rasquettes de guerre », ce qui m’a remémoré les bons moments passés au sein de l’équipe enduro de l’armée de terre - FFM, Puis, chacun rejoignant le confort de nos tentes quick-up, la pure ambiance qu’ont dû connaître les pionniers du rallye-raid."

"La 2e journée se déroule sans encombre. Au final, malgré une pénalité de 16’, cette étape m’a plutôt réussie. J’attaque la 2e partie du Dakar en rentrant dans le top 30 du classement général moto, en 28e position et à la lisière du top 15 en FIM Rally2 avec une 16e position."

"Dimanche, nous attaquerons la 2e moitié du rallye, ma priorité poursuivre l’apprentissage de la navigation. Le point clef : l’inteprétation du roadbook entre les indications sur la tablette, les repères sur le terrain et comment anticiper sans rater une balise tout en gagnant à chaque changement de cap de précieuses centaines de mètres. Une méthode qui paye à plusieurs niveaux, gain de temps, économie du binome homme / machine."