Alors que le syndicat des arbitres "s'inquiète fortement de la montée de toutes formes de violence envers le corps arbitral", quatre arbitres de Haute-Loire ont pris une position plus tranchée et refusent d'arbitrer Aurec et Espaly, deux clubs concernés par des affaires de violence sur des arbitres au cours des derniers mois.
Les arbitres sont d'accord sur le fond mais pas forcément sur la forme. L'UNAF43 (Union nationale des arbitres de football) a transmis un communiqué de presse jeudi soir pour en appeler à davantage de fermeté de la part des instances dirigeantes (lire l'article).
Quatre arbitres de Haute-Loire, trois officient au niveau régional, un au niveau départemental, ont pris les devants et sont allés plus loin. Fin janvier, ils ont envoyé le même courrier à la Ligue d'Auvergne de football pour lui signifier leur refus d'arbitrer deux clubs jusqu'à la fin de saison : le FC Espaly et le FC Aurec. Ils ont jusitifé leur choix en fustigeant les sanctions prises notamment à l'encontre d'Espaly dont un arbitre avait été frappé par un supporter. Le club a écopé de deux matches de suspension et d'une amende... de 50 euros. "Si on ne se rend pas à une convocation de la Ligue, on peut écoper d'une amende de 75 euros. 50 euros, c'est la prime de match d'un joueur de DH", compare l'un des quatre arbitres concernés. "Je pense que le club a sa part de responsabilité quand des faits de violence arrivent. Des moyens existent pour faire évoluer les mentalités, l'argent en fait partie", poursuit-il, regrettant clairement la décision de la commission de discipline.
Ce boycott reste très minoritaire parmi les hommes en noir de Haute-Loire. Il vise à prendre aussi conscience des risques encourus régulièrement par les arbitres dans différents clubs. "D'autres agressions risquent d'arriver. Et je n'ai pas le sentiment que ça évolue dans le bon sens. Il manque un cercle vertueux."
L'UNAF 43 ne s'est pas positionnée sur cette décision individuelle. "Notre but n'est pas de boycotter mais de nous faire entendre. Dans certains stades, le climat est délétère. Le peu de sanctions ne nous rassure pas. Il faut se donner la peine de mener des actions", commente Stéphane Surrel, président de l'UNAF 43.