La centrale à béton Delmonico-Dorel de Tence vient de sortir ses premiers bétons bas carbone pour générer des émissions de gaz à effet de serre inférieures au béton traditionnel. Le chantier de la micro-crèche de Saint-Bonnet-le-Froid est la première construction à en profiter.
Le béton bas-carbone existe depuis longtemps mais la Haute-Loire était encore discrète sur le sujet. Le premier chantier d'envergure à en bénéficier a été le nouveau barrage de Poutès dont le ciment provenait de Delmonico-Dorel au Puy-en-Velay.
Réduire les combustibles carbonés
Pour la centrale à béton de Tence, la formule bas-carbone est prête depuis seulement quelques jours. Et le premier chantier à en profiter est celui de la micro-crèche de Saint-Bonnet-le-Froid, chantier conduit par l'entreprise Neyron.
Poussé par les normes actuelles et l'évolution des règles, Lafarge s'est lancé dans le béton bas-carbone. Les combustibles carbonés sont peu à peu remplacés par des combustibles de substitution, provenant de déchets industriels ou de recyclage de matières. "Aujourd'hui, on est à 50-50, on va aller vers le 100 %, assure Cyril Gauthier, responsable industrie chez Lafarge.
Moins de calcaire, plus de matériaux recyclés
Les quotas accordés aujourd'hui par l'Union européenne autour de l'émission de CO2 vont aller en s'amenuisant. Comme les chantiers de construction poussent pour avoir des vertus thermiques, il en sera de même pour l'empreinte carbone. C'est ce qu'on appelle le kilo de CO2 par mètre carré habitable. Une première étape doit être franchie en 2025, puis en 2028. "On réduit aujourd'hui la quantité de calcaire dans le ciment pour faire le béton. A Saint-Bonnet, il est de 58 % alors qu'il était hier de 98 %. Et ça va continuer de baisser." A la place du calcaire, des matériaux recyclés sont ajoutés, des résidus de fabrication de la sidérurgie, ce qu'on appelle les laitiers de hauts fourneaux.
Moins de risque de fissuration
"L'avantage du béton bas carbone est qu'il chauffe moins, cela réduit les risques de fissure", fait savoir Mathieu Dupin, responsable performance industrielle et qualité chez Delmonico-Dorel.
A Saint-Bonnet-le-Froid, 30 m3 de béton ont été coulés pour réaliser les fondations. Le reste de la construction sera en bois. "Avec le béton bas carbone, on fait une économie de 3 tonnes de CO2. Cela représente 130 000 km en voiture", a calculé Cyril Gauthier, de Lafarge.