mercredi, 08 mars 2023 13:33

Montfaucon-en-Velay : un désaccord sur la hausse des salaires se transforme en grève chez Linamar

||||| ||||| |||||

Depuis mardi soir, une grève est activée auprès des ouvriers de l'entreprise Linamar Transmission à Montfaucon-en-Velay, suite à un désaccord sur le montant de la hausse des salaires.

Mobilisés mardi au sujet de la réforme des retraites, les salariés de Linamar ont voté mardi soir pour une grève devant le site de Linamar à Montfaucon, bloquant toute entrée et toute sortie de marchandise.

Quatre réunions de NAO en un mois

Après quatre réunions, les Négociations Annuelles obligatoires (NAO) n'ont débouché sur aucun accord dans cette entreprise qui compte 200 salariés dont une trentaine d'intérimaires.

Au cours des NAO, la direction et les représentants du personnel sont restés sur leur positions : 80 € brut proposés par la direction pour les salaires alors que les salariés en demandent 200 € brut. Les grévistes mettent en avant la bonne situation de l'entreprise qui a généré 2 millions d'euros de bénéfices en 2022. "Ici, le salaire moyen de 2022 est le même qu'en 2019. Les quelques hausses n'ont pas compensé le niveau d'inflation. Notre demande revient simplement à rattraper l'inflation", évoquent les représentants du personnel.

Une prime sur les trajets domicile-travail

Une réunion devait avoir lieu mercredi en fin de matinée entre les représentants et le directeur, Marc Mougenot. Ce dernier a accepté d'évoquer la situation, le contexte et sa démarche de négociation.

Pour lui, la hausse proposée n'est pas de 80 € brut mais plus. Dans les négociations, Linamar consent à prendre davantage la mutuelle à sa charge, en passant de 60 à 75 %, soit +16 €. Et chez Linamar, une prime est versée pour les trajets domicile-travail. Il passerait de 12 à 16 € par mois pour un salarié qui fait moins de 10 km, de 20 à 30 € pour la tranche 10-20 km, 30 à 45 € pour la tranche 20-30 km et 40 à 60 € au-delà de 30 km.

Marc Mougenot évoque aussi la hausse de 5,3 % en 2022. "On a conscience de la forte attente. Et je pensais justement qu'on était bien placé dans notre secteur d'activité. On y voit aussi notre intérêt puisqu'on estime qu'un salaire attractif doit nous permettre de faciliter les recrutements."

Des marchés à renouveler, d'autres à gagner

Le directeur met dans la balance aussi les contrats signés pour les marchés, notamment dans le secteur automobile. "On a décroché en 2021 un super projet avec Punch Stellantis car on était compétitif et on avait la confiance de la direction. Mais on a des challenges à relever. Les contrats avec PSA et Dailer Truck se terminent en fin d'année, on discute pour la suite. Le business avec ZF va se terminer en 2026, car on n'a pas été retenu pour la suite. Aujourd'hui, on chiffre de nouveaux produits pour 2026-2032 avec une stratégie qui va vers l'électrique avec 569 000 pièces avec Mercedes. Si on n'obtient pas de nouveaux marchés, ce ne sont pas des recrutements qui vont se faire mais des licenciements. C'est pour cela que j'attends de la part des représentants du personnel des contre-propositions raisonnables."

Dernière modification le mercredi, 08 mars 2023 14:01

Partager sur :