L'entreprise CVH Lingerie de Montfaucon-en-Velay, qui assurait toute la production de Luxam a été placée en liquidation judiciaire. Les huit dernières salariées ont été licenciées.

L'atelier de fabrication de Luxam, qui portait le nom de CVH Lingerie, n'existe plus. Le 14 décembre 2022, le tribunal de commerce du Puy-en-Velay a prononcé sa liquidation judiciaire. L'année 2022 avait été éprouvante avec six semaines de chômage partiel au printemps puis à nouveau et de façon continue à partir d'octobre.

De 10 à 24 ans d'ancienneté

Les huit couturières avaient de 10 à 24 années d'ancienneté. Plusieurs de ces petites mains avaient d'ailleurs connu la création de l'entreprise en 1998. La fin de cette aventure marque aussi potentiellement la fin de la lingerie Made in France. Après avoir longtemps misé sur la vente à domicile, le dirigeant avait tenté l'aventure de la vente d'usine puis de la vente sur internet.

Luxam continue d'exister. Cette entité commerciale s'occupe de la commercialisation et des ventes, CVH Lingerie était l'atelier de fabrication.

Elles avaient fabriqué des masques pendant le Covid

Les huit femmes licenciées devraient opter pour la plupart pour un Contrat de sécurisation professionnelle (CSP) de 12 mois pour les accompagner vers la recherche d'un nouvel emploi. "On s'était donné à 200 % pour fabriquer des masques pendant le Covid", soutient la représentante du personnel désignée. "Les trois quarts d'entre nous ont plus de 50 ans. Ce ne sera pas simple de trouver un nouvel emploi", ajoute cette salariée qui regrette cette disparition dans l'anonymat.

Un mois de salaire qui manque

Selon la représentante du personnel, qui a trouvé appui auprès du syndicat CGT pour les accompagner, le mois de salaire de novembre n'a toujours pas été versé. "Ça met des salariées en grandes difficultés financières", estime Fabrice Souveton, secrétaire de THC-CGT (Textile Habillement Cuir).

Contacté à plusieurs reprises, le dirigeant n'a pas souhaité s'exprimer sur la situation de CVHL, ni sur l'avenir de Luxam.

Du côté de la mairie, propriétaire des bâtiments, le maire François-Régis Saby rappelle que la collectivité avait investi dans l'extension en 2018 et avait concédé une remise de loyer pendant six mois en 2022. "On a aidé du mieux qu'on pouvait. On regrette cette fin."