L'entreprise Luxam, spécialisée dans la lingerie 100 % française, a rebondi pendant la crise du coronavirus et s'est lancée dans la confection de masques réutilisables en partenariat avec Asti de Paulhaguet et Bonnefoy Créations des Villettes.
Du jour au lendemain, Luxam s'est retrouvé sans la moindre vente. S'appuyant sur un réseau de 120 vendeuses qui passent au domicile d'hôtesses pour une réunion collective, l'entreprise de Montfaucon-en-Velay s'est retrouvée à l'arrêt complet. La baisse du chiffre d'affaires atteindra 90 % à la fin du mois d'avril. Déjà en proie à des difficultés financières (la société est en redressement judiciaire depuis un an), cette crise sanitaire et économique avait de quoi achever la PME altiligérienne qui fête ses 20 ans en 2020 et a été rachetée il y a cinq ans par Marc Nachba.
Un partenariat avec Asti de Paulhaguet
Alors que le PDG préparait la future collection, il a dû revoir ses plans et passer par quelques jours de chômage partiel. Rapidement, quelques contacts l'ont dirigé vers Thierry Hayet de l'entreprise Asti à Paulhaguet. Luxam, et sa société de production CVH Lingerie, sont devenus sous-traitants pour réaliser des masques. "On nous amène le tissu découpé. Mes couturières s'occupent de surjeter en faisant les trois plis et de mettre l'élastique."
9 couturières pour 2000 masques par jour
Marc Nachba a d'abord rappeler 6 salariées pour une production de 1 450 masques par jour. Trois autres couturières sont revenues lundi avec l'objectif de monter rapidement à 2000 masques par jour. "Il faut moins de 2 minutes par masque quand il nous faut 25 minutes pour un soutien-gorge et 10 minutes pour un slip."
Un lendemain incertain
Et la suite ? "On fait des masques tant qu'il faut. On espère revenir bientôt à notre métier de base. Il est certain que nous ne pourrons pas réaliser la prochaine collection de façon classique. Est-ce que nos vendeuses vont pouvoir reprogrammer des réunions ? Est-ce que nos clientes vont revenir, moins acheter en France ? Le masque, il faut reconnaître que c'est moins marrant que la lingerie mais cela donne une bouffée d'oxygène à l'entreprise. Je me bagarre au quotidien pour sauver les emplois."
Marc Nachba, PDG de Luxam