samedi, 25 mai 2024 13:17

« Regards sur l'histoire sociale en Haute-Loire » : dernière conférence à Monistrol

|||| |||| ||||

Soixante personnes étaient au Château des évêques de Monistrol-sur-Loire pour mieux comprendre la situation des prisonniers de guerre allemands après la guerre de 1939-45 en Haute-Loire : une situation expliquée et illustrée par René Dupuy pour l'Université pour tous.

C'étaient « les Boches » qu'il fallait punir, c'était des soldats faits prisonniers par les Alliés et répartis dans toute la France.

3 000 se retrouveront notamment dans le camp de Brioude qui était sous surveillance militaire. Il a pu aussi exciter les convoitises en cette période de rationnement de nourriture notamment en 1946. Il était relativement structuré avec baraquements, sanitaires, chapelle, infirmerie, et une organisation interne des prisonniers qui désignaient un responsable. Il y aura en 1944-45 une très forte mortalité au camp, alors même que la Croix-Rouge inspecte les installations.

Les prisonniers étaient aussi dispersés (« commandos ») dans la plupart des communes du département : on avait besoin de main d'œuvre pour réaliser de gros chantiers, ainsi des travaux au barrage de Lavalette (percement d'un tunnel) ; la réalisation des égouts à Monistrol ; la reconstruction de bâtiment par des entreprises de BTP. Mais on utilisait aussi cette main d'oeuvre gratuite pour développer la production agricole (une partie des prisonniers étaient affectés dans les fermes) ou encore dans les usines (Dorian à Pont-Salomon).

A partir de 1947, le gouvernement français propose aux prisonniers un statut de « travailleur libre » qui leur permettent de travailler dans les mêmes conditions que les Français.

Ils seront 229 à utiliser ce statut. Certain s'inséreront de façon durable dans la société française, fonderont des familles, comme à Monistrol, ou à Vazeilles-Limandre. L'un d'eux sera membre des anciens combattants et inhumé dans le tombeau de sa famille d'accueil. Ce statut a surtout été utilisé par des prisonniers originaires de l'Allemagne de l'est, qui hésitaient à y retourner.

Après 1948 il n'y avait plus de « prisonniers ».

Cette page d'histoire a évoqué des souvenirs parmi l'assistance, qui a échangé avec le conférencier. Des personnes ont pu apporter des éléments sur la présence des prisonniers à Monistrol ou sa région.

Dernière modification le samedi, 25 mai 2024 15:39

Partager sur :