Mardi après-midi, sur le site de blocage à Saint-Ferréol-d'Auroure, les agriculteurs se sont mis à inspecter les cargaisons des camions. Après avoir ouvert les portes d'un semi-remorque espagnol, ils ont fait intervenir les services vétérinaires.

Les agriculteurs repoussent toujours les camions, leur refusant l'accès à la Haute-Loire, reprochant l'importation de produits étrangers sur le territoire. En allant plus loin, ils ont entrepris d'ouvrir quelques remorques, notamment les camions frigo. Un routier espagnol venait d'éteindre ses frigos, espérant passer entre les mailles du filet. Les manifestants ont quand même vérifié. L'échange verbal était difficile entre la langue de Molière et la langue de Cervantès.

Dès l'ouverture des portes, une mauvaise odeur s'est dégagée. Les frigos étaient éteints mais la remorque comportait pourtant des caisses de viande. Une carcasse de jambon était même noircie.

Les services vétérinaires contrôlent un camion suspect

Face à cette situation, espérant incarner le problème, les agriculteurs ont fait appel aux services vétérinaires, issus de la Sécurité sanitaire des aliments. Quatre agents sont venus spécialement du Puy-en-Velay pour contrôler en bonne et due forme la cargaison.

A l'issue de l'inspection, un point a été fait : "On constate une température entre 0,8 et 1,3 °C. Sur le plan sanitaire, on ne peut rien faire", indique une fonctionnaire face à des agriculteurs désolés. Quant au jambon noirci, "il a été livré dans une entreprise de l'Ain qui l'a refusé." Le routier a pu repartir pour livrer d'autres clients dans l'Aveyron et dans l'Allier.

Des agriculteurs déçus

"Ce ne sont pas les mêmes contrôles chez nous", reproche un agriculteur mécontent. "On nous montre du doigt quand il manque une boucle à nos vaches." Un autre ajoute : "C'est décevant, on pensait avoir gain de cause. On va contrôler tous les camions maintenant, même ceux dont le frigo est éteint."