Un an après l'élection d'un nouveau bureau, déjà né au forceps, l'assemblée générale de l'association des commerçants de Monistrol-sur-Loire, Monistrol A'tout, a débouché mardi sur l'absence de repreneurs alors que le bureau sortant est démissionnaire.
Mardi soir, on a revécu la même situation qu'en 2023, à savoir un bureau démissionnaire sans personne volontaire pour reprendre le flambeau. Mais cette fois-ci, la réunion s'est refermée sans solution pour cette association qui compte actuellement une centaine de membres et s'occupe des chèques cadeaux et d'animations.
Une mobilisation en berne
Ils étaient 20 commerçants mardi au Château des évêques pour cette assemblée générale où l'équipe sortante a fait le bilan de l'année fort d'une vente de chèques cadeaux stables (175 000 €). On remarque aussi l'annulation de pratiquemment toutes les animations et ateliers envisagés, faute de combattants.
La colère de la conseillère CCI
Face au risque de mise en sommeil de Monistrol A'tout, créée il y a neuf ans pour rassembler toutes les associations de commerçants existantes alors et présidée pendant huit ans par Laurence Gouy, Christel Le Boulvais, la conseillère commerce à la CCI Monistrol, a vidé son sac : "Je suis dépitée. Beaucoup de commerces sont en difficulté. La seule chance de s'en sortir est d'être ensemble et là, j'ai l'impression d'être avec des enfants gâtés. A Saint-Didier, ils ont vécu la fermeture de 7 commerces, Monistrol est encore épargné. Tous les ans, c'est la même chose. Je suis épuisée de vous porter." Elle a préféré quitter la réunion.
Personne ne veut être président
Pendant 2 h 30, les commerçants ont échangé, évoqué des débuts de solutions, montré l'envie de continuer pour certains. Mais ce poste de président ou de membre du bureau semble faire peur. Le manque d'entrain des collègues rebute aussi. "Une association sans commerçants, je n'en vois pas l'intérêt", estime Emilie Chevreux-Rouchon, dirigeante de CBD'eau, qui espère que l'absence d'association pourra créer un électrochoc.
180 000 € de chèques cadeaux
Cette situation contrarie évidemment l'ancienne présidente Laurence Gouy : "Si on ne vend plus de chèques cadeaux, où vont aller les 180 000 € chaque année. Je vous le dis : on ne les aura plus. J'ai les boules de voir qu'on devient si individualistes. J'ai assez donné et je n'y retournerai pas. A la fin de notre présidence avec Coraline (Cannet, NDLR), ce n'était que critiques sur critiques."
Pour Sandrine Gomez, gérante de la boutique Les Bibiches en centre-ville, "il faut donner envie".
Pour l'heure, l'envie manque cruellement.