Le Planning familial de Monistrol-sur-Loire organise ce vendredi 1er décembre à 20 heures une soirée autour de la contraception masculine, au bar "Autour d'un verre" dans l'avenue de la Gare. Une rencontre durant laquelle le Dr Grégory Delorme présentera les modes de contraception masculine, et particulièrement la vasectomie et son essor récent en France. Cette présentation sera suivie de questions/réponses/témoignages (inscription au 07.84.88.39.64). Entretien avec l'urologue.

La contraception n'est pas qu'une affaire de femme. Les méthodes de contraception masculine, sans être majoritaires, se développent. On fait le point avec le Dr Grégory Delorme, urologue à Monistrol et dans la Loire.

Quelle évolution prennent les contraceptions à destination des hommes ?

On voit que les mentalités évoluent depuis 10 ans, et ça s'accélère depuis 5 ans. Les hommes sont de plus en plus impliqués dans la contraception du couple. Ce sont des réactions qui créent un équilibre au sein du couple. Les contraceptions féminines sont parfois lourdes et douloureuses, les femmes peuvent rencontrer des effets secondaires ou s'exposent à des risques.

Quelles sont les contraceptions masculines ?

Il n'y en a pas cinquante. Le préservatif est le plus simple. Il existe des méthodes thermiques comme l'anneau que l'on met autour de la verge et qui consiste à remonter artificiellement les testicules plus près du corps. La température des testicules remonte et cela altère la production de spermatozoïdes. C'est assez fastidieux, il faut le porter pendant 14 heures par jour pendant trois mois avant d'avoir une dégradation des spermatozoïdes.

Il y a aussi le slip chauffant mais je ne le recommande pas. Sa fiabilité n'est pas totale.

Et la vasectomie ?

C'est de loin le moyen de contraception le plus efficace, hommes et femmes confondues. Cela remplace la ligature des trompes, le stérilet ou la pilule.

Comment cela fonctionne-t-il ?

Depuis 2002, c'est autorisé et encadré par la loi. Le patient doit disposer d'une information éclairée, il faut un délai de réflexion de 4 mois et signer un document.

C'est une technique sans bistouri, que je pratique en simple consultation. C'est très rapide avec une anesthésie locale. La douleur est maîtrisée grâce à un traitement complémentaire.

C'est indolore ?

Dans 1 % des cas, cela peut déclencher un syndrome de douleur post-vasectomie. Dans ce cas, la douleur peut durer plusieurs semaines.

Est-ce que la vasectomie modifie la libido, les érections et les éjaculations ?

Cela n'a aucun effet, cela n'entraîne aucun trouble de la virilité, ce sera la même éjaculation. La vasectomie empêche les spermatozoïdes de rejoindre le sperme. Les spermatozoïdes représentent 4-5 % du sperme.

Cette technique se développe donc ?

J'en réalise 30 par mois. En France, il s'en faisait 3000 en 2010. On a atteint 23 000 vasectomies en 2021. Et la moyenne d'âge baisse : c'était 40 ans il y a dix ans, c'est 30-35 ans aujourd'hui. Cela s'appuie sur un contexte émotionnel, financier et sociétal. Souvent les hommes estiment que c'est à eux de faire le job, après les efforts fournis par une femme.

Peut-on faire machine arrière ?

La vasovasostomie peut renverser l'effet de vasectomie mais le taux de réussite est inférieur à 50 %. Il est toujours possible de stocker ses spermatozoïdes en banque de sperme.

La vasectomie présente-t-elle un avantage ou un risque face aux cancers ?

Là non plus non, cela ne change rien : ni avantages ni risques sur les cancers.