Jeudi 19 octobre, un mouvement de grève était réalisé dans le secteur de la petite enfance. L'équipe professionnelle du Royaume des Lutins à Beauzac n'a pas stoppé le travail, s'estimant encore un peu privilégiée (4 adultes pour 15 à 17 enfants). Mais elles se sont montré solidaires des autres structures petite enfance.
Le gouvernement avait fait des annonces avant les vacances pour répondre aux constats du rapport IGAS et rétablir la qualité d’accueil des tout-petits. Aurore Bergé, nouvelle ministre des Solidarités et des Familles a déclaré qu’il fallait « trouver des solutions rapides » face à l’insuffisance du nombre de places d’accueil et à la pénurie de professionnels, mais « ne pas prendre de décisions qui ne seraient pas les bonnes ».
Les solutions défendues par le collectif « Pas de bébé à la consigne »
Les annonces sont "floues et toujours en attente...", selon les professionnels de la petite enfance.
Voici les solutions rapides que les professionnels défendent avec le collectif « Pas de bébé à la consigne » :
- un taux d'1 adulte pour 4 ou 5 enfants et non 6,
- l'arrêt du recours à des personnels sans aucune qualification, ni expérience,
- la formation en urgence mais ajustée de milliers de professionnels,
- l'inversion progressive du ratio 40/60 en faveur des professions diplômées,
- un minimum d'une séance d'analyse de la pratique par professionnel et l'exigence d'une formation continue digne de ce nom,
- au moins 10 % d'augmentation de salaire pour tous,
- la convergence du reste à charge pour les parents quel que soit le mode d'accueil sur la base du quotient familial.
La question de l'équilibre budgétaire
"Combien de temps les structures petite enfance associatives, comme Au Royaume des Lutins, vont pourvoir tenir leur budget et financer ces coûts supplémentaires, certes nécessaires, mais sans aides financières des pouvoirs publiques, les budgets restent difficilement à l’équilibre ? Est-ce que pour 2024, les communautés de communes vont tenir financièrement pour absorber l’augmentation des budgets due à l’inflation et à la revalorisation des salaires dans ce secteur…", s'interrogent les professionnels de la crèche de Beauzac.
La peur du privé
"Nous craignons que les communautés des communes se désengagent faute de moyens financiers et demandent à des Délégations de Services Publiques de prendre le relais. Nous avons peur que les porteurs de projets privés s’insèrent dans ces D.S.P et répondent à ce cahier des charges plus favorable aux finances des communautés de communes… Or ces entreprises privées cherchent la rentabilité et non la qualité, à faire du profit au contraire des associations dont le but est de partager les bénéfices au service du public accueilli..."